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Elizabeth
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Sabine
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Vanessa
Ecriture du cliché
Ils se quittaient. Quelques heures seulement, mais pour Katy c’était une éternité. Belle dans sa nudité diaphane, une boule serrait sa gorge. Elle se rhabilla dans des mouvements désordonnés et réajusta nerveusement son chemisier de satin. Devant le miroir, tandis qu’elle se coiffait, elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Ne voulant rien laisser paraître de ses émotions, elle fit mine de s’être cassé un ongle. Portant son doigt à la bouche, l’air faussement désinvolte, elle dit :
-« Gérard, à quelle heure reviens-tu, chéri ? »
Lui, avec sa prestance naturelle et son élégance innée, était en train d’enfiler son veston puis il ferma son attaché case d’un geste définitif.
- « Dans la soirée, Katy. Je dois faire la comptabilité de la boite et réunir mes associés en fin de journée. Et puis sortir le chien si ma femme ne l’a pas fait. » Il se gratta la gorge.
- « Ensuite, je passe te prendre et nous irons diner en ville. Ca te va ? » demanda t’il en regardant son portable pour y découvrir d’éventuels messages.
- « Tu sais, chéri, c’est dur de te voir partir ! Même si ce ne sont que quelques heures. J’aimerais tellement être avec toi, tout contre toi, te sentir près de moi, tout le temps. Quand vivrons-nous ensemble, Gérard ? » lui demanda Katy, le souffle court, retenant son émotion.
- « Katy ! Tu ne vas pas recommencer… lui dit tendrement Gérard en la serrant contre lui. Il lui enlaça la taille et approcha sa bouche de la sienne pour lui donner un baiser brûlant. De ceux qui la faisaient fondre. L’odeur de son corps, si chaud, si bouillant, ses caresses et ses mots doux prononcés à son oreille finirent de la faire chavirer.
Katy, dans un souffle court, lui dit :
- « Oh Chéri ! »
Un dernier baiser. Gérard fila comme un frisson de l’air. Après son départ, Katy décida de prendre soin d’elle et de s’accorder un moment de délassement pour être la plus belle le soir. Installée dans son bain moussant au parfum de rose et de Ylang, elle ressentait un peu de tristesse, de vague à l’âme, sans vraiment savoir pourquoi. Elle décida alors d’aller chez le coiffeur. Elle n’aurait plus ensuite qu’à choisir la robe qu’elle porterait ce soir.
Elizabeth
Scène dialoguée
« Pierre ! Que fais-tu ? Pierre ! Dépêche-toi ! Nous sommes à table et nous t’attendons ! cria la mère à son mari qui disparaissait toujours quand on avait besoin de lui.
- Pierre ! Au passage, peux-tu prendre la bouteille d’eau dans la cuisine ? Je l’ai oubliée, ajouta la mère.
- Bon Maman, si on commençait ? proposa Jérôme, son fils. J’ai faim !
- Papa, dépêche-toi ! hurla Diane, la fille numéro un qui ne supportait plus les retards de son père.
- Mais où est-il ? demanda Annabelle, la fille numéro deux. Je ne l’ai pas vu ce matin.
- Si tu t’étais levée plus tôt, tu aurais pu le voir, lui rétorqua sa sœur. A sept heures il était déjà dans la cuisine, un marteau à la main, à la recherche des clous.
- Bon, moi je commence, déclara Jérôme. En plus cela va être froid.
- Des clous, un marteau ! s’étonna la mère. Mais qu’a-t-il fait ? Je ne lui ai rien demandé !
- Je croyais qu’il devait aller jouer au tennis avec Henri ce matin. Hier soir il m’a demandé de lui prêter un short parce que le bouton du sien était décousu et il m’a dit que ce matin il jouerait au tennis avec Henri, expliqua Jérôme.
- Jérôme ! Perd enfin cette habitude de parler la bouche pleine, le gronda Diane, la fille numéro un. Tu n’es plus un enfant !
- Non !!!!! Alors pourquoi continues-tu à me parler comme si j’étais un enfant ?
- Bien envoyé ! s’exclama Annabelle, la fille numéro deux. Mais vous n’allez pas recommencer ! Pour une fois où nous sommes tous là le dimanche, enfin presque, enfin bientôt, ne pourrait-on pas déjeuner en paix ?
- Pierre ! On commence ! Tant pis pour toi ! cria la mère. Qu’avez-vous fait ce matin ? ajouta-t-elle.
- Moi, j’ai dormi, lui répondit Annabelle, la fille numéro deux. Je me suis couchée à quatre heures. La soirée chez Julien était géniale ! Il y avait toute la fac !
- Tu ferais mieux de réviser pour les partiels, lui déclara sèchement Diane, la fille numéro un. Je me suis levée à sept heures pour faire mon devoir d’anatomie et apprendre mon cours de pédiatrie. A onze heures je suis allée courir avec Papa dans le parc.
- Mais alors, il n’a pas joué au tennis avec Henri ! s’étonna la mère.
- Et moi, personne ne s’intéresse jamais à ce que je fais, bougonna Jérôme.
- Pierre ! Si tu ne viens pas immédiatement, je vais te chercher, hurla à nouveau la mère.
- Je crois que je vais m’inscrire au concours de pédiatrie, annonça Diane, la fille numéro un.
- La sœur de Julien, elle aussi elle veut être pédiatre. Au fait il m’invite à la montagne pour les prochaines vacances, annonça Annabelle la fille numéro deux.
- Avec toute la fac ? lui demanda sa sœur.
- C’est bien ce que je disais, personne ne s’intéresse à moi, murmura Jérôme.
- Pierre ! Ça suffit, j’arrive ! déclara la mère d’une voix stridente.»
Sabine