Atelier d'écriture
L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.
Atelier n°3
Proposition n°1 : Animaux en acrostiches
Chaque participant choisit un nom d’animal et l’inscrit verticalement sur sa feuille. Puis il écrit un texte évoquant cet animal, chaque ligne commençant par une lettre du mot choisi.
Proposition n°2 : Écriture publicitaire
Chacun a quelque chose à vendre (objet matériel ou non), et « fait l’article » pour convaincre le lecteur ou l'auditeur. Ça peut être un discours oral dans un lieu de vente, un texte envoyé par la poste, ou une page dans un magazine.
Proposition n°3 : Écriture à partir d'un titre
Texte de forme libre à partir du titre : « Qui frappe à ma porte ? »
Quelques textes du 3e atelier
Animaux en acrostiches
Très, très, très lente.
Ou plus rapide que l’escargot.
Réfléchie, elle prend son temps pour chercher son chemin.
Timide, quand elle se cache dans sa carapace.
Universelle, il y en a partout.
Energique, non, absolument pas, jamais.
Sabine
Henri Callet et associés
Commissaires-priseurs, 15 rue Balzac 75008 Paris
Ventes volontaires et ventes judiciaires
Ventes du samedi 17 décembre 2011 à 15 heures.
N°1 : Vierge noire à l’enfant – fin 14e siècle – rare.
Magnifique vierge à l’enfant sculptée dans l’ébène.
La vierge est vêtue d’une robe rouge et d’un voile bleu mettant en évidence son visage et ses mains noirs. Elle tient à bout de bras un enfant blond et nu. On peut admirer la finesse de ses traits, le drapé des tissus et les boucles de la chevelure de l’enfant régulièrement ciselées.
L’artiste est inconnu. L’ensemble est daté de la fin du 14e siècle. Il a été retrouvé dans les vestiges d’une église de la ville du Puy en Velay (Haute-Loire) à la fin du 18e siècle.
Excellent état.
Ce chef d’œuvre a appartenu successivement à l’archevêché de la ville du Puy en Velay, à Monsieur Paul DUBORD, antiquaire à Lyon (France), à Monsieur et Madame Albert BARNES, collectionneurs réputés à Philadelphie (Etats-Unis d’Amérique), au Docteur Jacques-Antoine VIDAL, chirurgien orthopédique à Grasse (France), à Monsieur le Comte Henri DU BREUIL DE LA CHAIX, industriel à Paris (France), à Monsieur Mick JAGGER (artiste de variétés à Londres (Grande Bretagne).
Il est célèbre pour le secret qu’il recèlerait mais que personne n’a découvert, pour l’instant, avec certitude.
Pour l’archevêché de la ville du Puy en Velay, cette statue aurait des vertus bénéfiques pour celui qui saurait lui parler.
Pour Monsieur et Madame Albert BARNES, elle abrite une magnifique pierre précieuse, d’une valeur inestimable et que nul ne verra jamais car nul n’aura le courage d’ouvrir et d’abimer cette œuvre splendide.
Quant à Monsieur Mick JAGGER, il a déclaré qu’elle lui avait permis de décupler son énergie sur scène et qu’elle était beaucoup plus efficace que toutes les substances nocives qu’il ingurgitait habituellement.
Mise à prix : 500 000 euros
***
Qui frappe à ma porte ? Je regarde l’heure. Minuit et quart. Il est tard. Cela m’a réveillé. Une succession de petits coups, de petits coups qui se veulent discrets peut-être parce qu’il est tard et peut-être parce que mon visiteur ne veut pas que l’on sache qu’il vient me rendre visite.
Qui frappe à ma porte ? Il faudrait que j’allume la lumière, que je me lève, que je traverse la chambre, que j’ouvre la porte, non, que je demande d’abord qui est là puis que j’ouvre la porte, c’est plus prudent.
Qui frappe à ma porte ? Encore cette succession de petits coups timides. Je n’entends rien hormis ces petits coups. Pas un bruit de pas. Pas de paroles. Pas de mouvements.
Qui frappe à ma porte ? Au dîner j’étais seule dans la salle à manger. Immobile, le serveur attendait près de la porte de la cuisine que je termine le plat. Puis, silencieux ; il venait prendre mon assiette ainsi que les couverts et revenait m’apporter le plat suivant. Sa présence me gênait. L’air de rien il m’observait bien entendu. Il n’avait que ça à faire. Je priais pour que les autres clients arrivent. J’hésitais entre manger rapidement pour quitter au plus vite cette salle vide et ce regard obsédant, ou prendre mon temps et mâcher lentement chaque bouchée en attendant que les autres arrivent.
Qui frappe à ma porte ? Quand je suis arrivée cette après-midi, l’hôtelier m’a regardée comme si je le dérangeais. Pourtant j’avais réservé et je l’avais prévenu que j’arriverais aux environs de quatre heures le temps de venir à pied de la gare en traînant ma valise. Il savait que je venais. Il m’a tendu la clef de mauvaise grâce en marmonnant le numéro de la chambre, l’étage et l’heure du dîner.
Qui frappe à ma porte ? Le train est arrivé à l’heure. Un voyage long et tranquille. J’étais seule dans un compartiment. A mon aise. J’ai lu. A chaque arrêt je regardais par la fenêtre mais personne ne descendait dans ces gares perdues de campagne. Je pense que j’étais la seule dans ce train. La seule à monter au départ et la seule à descendre au terminus. J’ai traversé le hall désert de la gare puis la ville jusqu’à l’hôtel. Un léger brouillard la survolait. Le temps était froid et gris. Les rues étaient vides.
Qui frappe à ma porte ? Toujours ces petits coups lancinants. J’étais seule dans ce train. Je suis seule dans cette ville. Je suis seule dans cet hôtel. Je suis seule dans cette chambre.
Qui frappe à ma porte ? Je ne répondrai pas. Je n’ouvrirai pas ? Je suis seule.