Portrait chinois
Si j’étais l’eau, je produirais des vagues, des vagues qui claquent, des vagues qui moussent, des vagues qui montent mais qui jamais ne retombent.
Si j’étais l’air, je tourbillonnerais sans cesse, je serais grand vent, ouragan et tornade.
Si j’étais le feu, je serais celui de l’enfer, celui qui ne s’éteint jamais, celui qui brûle corps et âmes, celui que l’on imagine.
Si j’étais la terre, je tournerais plus vite et je vagabonderais dans l’univers pour ne jamais m’arrêter.
Si j'étais l'eau, j'userais par mon passage les plus hautes montagnes.
Si j'étais la terre, je porterais en mon sein le germe de l'espoir.
Si j'étais le feu, j'insufflerais la vie aux machines et volcans.
Si j'étais l'air, je serai en toute chose, essentiel et discret.
Haïkus
Bouts rimés
Insouciant, le vieil homme alluma la lumière
Sans trop y réfléchir, de façon coutumière!
Il ne remarqua pas l'ombre dans sa boutique
Il n'était pas peureux! parfois c'était pratique.
L'ombre le surveillait, malveillante et cruelle
Lui qui voyait en tout bienveillance mutuelle
Un éclair, du tonnerre et soudain c'est l'orage
Son cœur s'emballe et son pauvre esprit fait naufrage
De tout son être inquiet, la logique est bannie
La rationalité lui fausse compagnie
Il sent soudain le calme le fuir vite et loin
Mais il fait des efforts, et respire avec soin
Il se raccroche ainsi à la folle espérance
Et reprend peu à peu de sa faible assurance
Le vieil homme à vieilli, mais il sait toutefois
Qu'il ne veut plus revivre un malheur d'autrefois.
Pascal
"La chanson du petit jour"
Le jour est tout petit, la lumière est timide
Le roi soleil, honteux, s'est couvert de nuages
Je devrais me lever mais je ne suis pas sage
Pourquoi donc me lancer dans ce jour insipide?
Le réveil s'époumone et je n'en tiens pas compte
Je continue mon rêve d'un temps plus estival
Je chante ma chanson, mise en train matinale
Pour rendre stimulante une journée banale
Une note après l'autre et je sens l'énergie
Réveiller tout mon corps qui s'étend, se déploie,
Je me décide enfin, mais je n'ai pas le choix,
À m'extirper, bien malgré moi, de mon grand lit.