Atelier d'écriture

L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.

Atelier n°4


Proposition n°1 : Cadavres exquis 

Trois modèles successifs :

 - « Défense de » + verbe d’action ; « sur/dans » + nom commun ; « sous peine de… »
- « Prière de » + verbe d’action ; « pour/afin de… »
- Sujet + verbe (et éventuel COD) ; complément circonstanciel.


Proposition n°2 : Écrire un mode d'emploi 

Chacun choisit un sujet, du plus quotidien au plus philosophique, et en propose la recette ou le mode d’emploi. Cf Georges Perec :
L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation. 


Proposition n°3 : Écrire à partir d’une photo

Quelques textes du 4e atelier



Cadavres exquis


Défense de nager sur l'escabeau sous peine de perdre un doigt. 
Défense de râler dans le bois de Vincennes sous peine de devenir triste. 
Défense de copier dans la salle de bains sous peine de dictature. 
Défense de tuer sur le tapis roulant déchaîné sous peine de flagellation. 
Défense de sauter dans cette ville sous peine de démolition.
Défense de médire sur la lune sous peine de passer pour un idiot. 
Défense de faire des entrechats dans la démocratie sous peine de se faire fesser. 
Défense de sauter à la corde sur les nains de jardin sous peine de devoir livrer tous les cadeaux du Père Noël. 

Prière d'insérer afin de favoriser la reproduction des papillons. 
Prière de ne pas craquer afin de rencontrer l'être aimé. 
Prière de remettre ses couverts afin que les oiseaux puissent continuer de chanter. 
Prière de ne pas vous agenouiller afin de libérer l'espace vital. 
Prière de ne pas faire de miettes afin de promouvoir la laine.

La voiture vrombissante se gratte la tête dans sa baignoire. 
Le singe bleu grogna avec un chien tenu en laisse. 
Le voyageur réfléchissait derrière une botte de foin sous une pluie d'été. 
Melchior jouait toujours les jours pairs. 
L'écrivain danse sous la lune rouge sang. 
Marie-Noëlle accélère le pas sans en avoir l'air. 
Le chaton frileux déroute la raison en regardant par la fenêtre.


Écrire un mode d'emploi



Ne pas s’énerver pour les achats de Noël 
MODE D’EMPLOI 

- Vous faites partie des 37% de français qui détestent les fêtes de fin d’année. 
- Vous n’avez pas trouvé de voyage pour vous exiler sur des iles paradisiaques. 
- Vous êtes obligé de vous farcir la dinde farcie du Sacro-Saint Réveillon 
- Il vous faut trouver un cadeau ridicule pour chaque convive qui s’empressera de le faire disparaitre au fin fond de la cave le lendemain matin. 

Pour ne point vous énerver lors de ce cruel supplice voici la méthode à suivre : 

- Recenser les invités : enfants, neveux, nièces, sœurs, frères, père, mère, beau-père, belle-mère, tontons, tatas, grands-parents, invités des uns ou des autres… La place du pauvre étant bannie depuis qu’ils envahissent nos rues, même si l’on est treize à table. 
- Les classer par ordre d’âge et d’affiliation, du plus petit au plus vieux. 
- Evaluer le niveau culturel de chacun. A défaut, renseignez-vous sur leurs hobbies ou leurs passions : cuisine, sport, collectionnite, gadgets débiles, déco kitch, nains de jardins et autres objets au gout aussi sûr que les typiques souvenirs de vacances made in Taiwan… 
- Evaluer le budget moyen de chaque cadeau. 
- MOMENT CRITIQUE : Calculer le coût total de l’opération. 
- Une fois l’émotion passée, reprenez votre calme, posez-vous tranquillement dans votre fauteuil préféré et imaginez ce que vous pourriez vous offrir avec une somme pareille. 
- La tête bien calée dans votre coussin, laissez-vous aller au plaisir incommensurable que va vous procurer ce cadeau imprévu. 
- Persuadez-vous que votre foie ne supportera pas, une fois de plus, un de ces repas gargantuesques. 
- Il ne vous reste plus qu’à trouver une bonne excuse, pour échapper aux cris des marmots, à la mauvaise humeur de la belle-mère, à l’ivresse du beau-frère, aux bisous du tonton, à la vie du grand-père et vous disposerez, ainsi, d’une grande soirée pour trouver mille autres excuses pour les réveillons prochains. 

OPTION 

Le mauvais gout étant la chose la mieux partagée dans le monde, peut-être pourrions-nous partager autre chose : Un pouillème de cette orgie friquée et décadente… 

- Interrogez-vous sur la véritable utilité du cadeau imprévu, sur l’éphémère satisfaction que vous apportera cet objet accessoire qui rejoindra d’autres objets accessoires que vous avez, déjà oublié. 
- Prenez votre carte bleue, passez au premier distributeur de billets venu, retirez une somme suffisante au prix d’un repas, marchez dix mètres, il ne vous en faudra pas plus, et offrez cette somme à la première personne qui semble manquer du strict nécessaire pour chacun: MANGER 
- Rentrez chez vous, reprenez place dans votre fauteuil préféré et laissez-vous aller à rêver un monde meilleur où seraient bannis de votre table tous les réinventeurs de l’esclavage, financiers et politiques confondus. 
JOYEUX NOEL
Pierre



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 Kit X24 – La bougie de Noël allumée par la maison des mille Kits 

1 – Vérifier que le colis est complet. Étalez son contenu devant vous. Vous devez avoir :
          1 x bougie en cire avec sa mèche, 
          1 x boîte de 48 allumettes 
          1 x briquet au gaz. 
Pour installer votre kit « La Bougie de Noël Allumée », vous avez besoin aussi d'une bassine d'eau froide. 

2 – Assurez-vous de ne pas être dérangé durant le montage. Le kit peut tout à fait être mis en place par une seule personne, même non bricoleuse. Coupez la sonnette et le téléphone. Ne répondez pas aux coups frappés à la porte suite à vos premières expériences, vous pourriez perdre votre concentration. N'hésitez pas à couper l'alimentation électrique dans la totalité de votre logement à partir du compteur. Les personnes les plus expérimentées démarrent souvent dans le noir, mais pour vous exercer, la lumière du jour suffit. 

3 – Attention, certaines parties du kit sont susceptibles de s'enflammer. Si vous êtes un enfant de moins de 18 ans, n'agissez que sous la direction d'un adulte. Si vous êtes pyromane, l'accord de votre agent de probation est nécessaire. 

4 – Posez la bougie à plat devant vous, dressée. Même allumée, la bougie de Noël peut être déplacée sans risque. Le modèle de bougie en cire fourni avec le kit X24 doit tenir droit. Si vous êtes obligé de l'enfoncer d'un centimètre dans votre table en bois à coup de marteau, vous êtes certainement en possession de notre colis X25 « La mécanique auto », et la bougie d'allumage ne convient pas à l'activité « La Bougie de Noël Allumée ». 
Dans ce cas, veuillez nous retourner le colis avec l'intégralité de son contenu dans son emballage d'origine. Il vous sera échangé sans frais contre le kit X24 « La Bougie de Noël Allumée ».

5 – Déterminez votre aisance avec les éléments inflammables sur l'échelle suivante :
          Golem de lave < Cow-boy Marlboro < Humain standard < Marin breton sous le crachin < Concombre de mer.
Si vous avez choisi autre chose que « Humain Standard », votre aisance avec les éléments inflammables ne vous permet pas de profiter pleinement du kit X24 « La Bougie de Noël Allumée ». Le kit est autrement plus plaisant quand la bougie est allumée. 

6 – Allumez l'élément combustible (allumettes ou briquet). 
Mise en garde : si vous utilisez des allumettes, veuillez lire la suite de ce mode d'emploi avant d'enflammer une allumette. 
Nous attirons votre attention sur le fait que les canapés en tissu, les journaux froissés, ou les poubelles du bureau ne sont pas prévus pour accueillir une allumette brûlante. 
En cas de début d'incendie d'un de ces éléments qui menacerait de se propager au reste de votre habitation, vous pouvez utiliser la bassine d'eau froide. Versez le liquide jusqu'à extinction complète de toute flamme. 

7 – Faites correspondre la flamme du briquet ou l'extrémité en combustion de l'allumette avec la mèche. Prenez bien soin de vérifier : 
          - qu'il ne s'agit pas d'une mèche de vos cheveux 
          - que la mèche ne sort pas d'un tonnelet marque « Poudre ». Vous seriez en possession de notre Kit X30 « Explosion dans la mine ». Veuillez dans ce cas nous le retourner pour échange contre le kit X24 « La bougie de Noël Allumée ».

8 – Une fois la mèche de la bougie allumée, veuillez éteindre votre dispositif d'allumage, soit l'allumette, soit le briquet. Ne les jetez pas par la fenêtre. L'allumette à cause du risque d'incendie, le briquet parce qu'il peut resservir. 

9 – Si au moment de l'allumage de la bougie, un démon pustuleux avec de grandes griffes et les dents acérées apparaît pour vous dévorer, vous êtes certainement en possession de notre Kit X267 « Invocation démoniaque ». A ce stade, ne vous embêtez pas à nous retourner un démon assoiffé de sang. La maison des Milles Kits vous présente ses sincères excuses. 

10 – Profitez de votre « Bougie de Noël Allumée », sereinement, pour illuminer vos fêtes. 

11 – Vous pouvez arrêter la combustion de la bougie avant son épuisement pour la rallumer ultérieurement. La méthode la plus efficace est de renverser une pleine bassine d'eau sur la bougie. Vous pouvez aussi souffler fermement devant la flamme pour l'éteindre. 

Truc de pro : Entraînez-vous plusieurs fois à allumer la bougie sans rien faire brûler d'autre et à l'éteindre sans bassine d'eau. Vous pourrez ensuite faire ce numéro devant vos amis qui seront épatés.

Manuel

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J'AI CROISÉ UN VOISIN DANS L'ASCENSEUR : 
Petit manuel de survie à l'usage de l'individu co-habitant en milieu urbain 

Si vous vivez en ville dans un immeuble de plus de deux étages, vous êtes confronté quotidiennement à cette épreuve étrange : la traversée des parties communes. Couloir, escalier, ascenseur, hall d'entrée, local poubelle... des territoires à la fois familiers et inquiétants, peuplés de créatures diverses appelées "voisins". La cohabitation avec ces personnages n'est pas de tout repos. Pour faciliter vos interactions avec ces créatures, suivez les conseils de nos experts, appuyés sur des années d'analyses et d'études de terrain. 
1) Le pas de la porte 
Vous sortez de chez vous le matin, vous êtes en train de chercher votre clé dans votre sac en chantonnant "Hit the road Jack", quand la voisine d'en face ouvre sa porte et se met elle aussi à chercher sa clé dans on sac. Ne paniquez pas. Dites bonjour et précipitez-vous dans l'ascenseur. 
2) L'ascenseur 
Vous avez réussi à semer la voisine d'en face, mais voilà que l'ascenseur vous arrive déjà peuplé de deux petits vieux qui vous regardent avec curiosité. Que faire? Le silence peut vite devenir pesant. Trois possibilités s'offrent à vous: 
- parler du temps qu'il fait ; 
- critiquer le voisin du 6e qui fait du bruit avec ses travaux puis parler du temps qu'il fait ; 
- critiquer les enfants qui crient dans l'escalier et parler du temps qu'il fait. 
Pour varier les sujets, vous pouvez lancer un débat sur l'opportunité de rallumer le chauffage collectif, au vu du réchauffement climatique et de l'augmentation des charges. Sortez de l'ascenseur avant que les petits vieux ne vous étranglent avec un de leurs douze caches-nez. 
2bis) L'ascenseur : le retour 
Vous rentrez le soir, et vous vous retrouvez coincé dans l'ascenseur avec votre nemesis (le voisin qui a mis de la colle dans la serrure de votre boîte aux lettres pour vous punir d'avoir fait du bruit avec vos travaux). Avec lui, c'est la guerre. Gardez un silence de glace et en sortant appuyez sur tous les boutons pour qu'il mette une demi-heure à regagner son appartement au 9e. 
3) Le local poubelle 
Difficile de conserver son élégance naturelle et son vrai chic parisien quand on est surpris avec une bouteille vide dans la main gauche et une poubelle dans la main droite dans le local du même nom. Si un autochtone vous rejoint dans cde territoire odorant, restez digne. Prononcez des phrases d'un niveau élevé, par exemple une analyse politico-sociale de la situation internationale qui éblouira votre interlocuteur. 
4) La cave 
N'y mettez jamais les pieds. Il y fait sombre et il y a de la mort aux rats dans les coins. Jetez un regard suspicieux à toute personne qui surgit de la cave. C'est certainement un trafiquant de drogue. 
5) La fête des voisins 
Ha ha ha ! N'importe quoi. C'était une touche d'humour pour clore ce manuel de survie.
Vanessa


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Comment réunir les six bons numéros du Loto afin de gagner la super cagnotte

Ce mode d’emploi s’adresse à tous les néophytes de la grille à cocher, à tous les malchanceux aux jeux et en amour, ainsi qu’à tous ceux qui se lèvent du pied gauche le matin. Gagner au Loto est en réalité bien plus simple qu’on ne le croit, et les chances de succès sont garanties aux lecteurs qui suivront scrupuleusement ce mode d’emploi. 

Précautions d’emploi : aucun logiciel de calcul mathématique n’est nécessaire ; prévoir de se chausser très confortablement. 

1ème étape : enfilez des chaussures confortables et repérez le bar-tabac de votre quartier qui réunit le plus de joueurs et de parieurs de tout poil. Ne vous attardez jamais trop longtemps devant les établissements, vous pourriez attirer l’attention des passants et vous faire passer pour un braqueur en train de préparer un mauvais coup. 

2ème étape : une fois le bar-tabac sélectionné, entrez-y en adoptant une attitude neutre ou, à la rigueur, légèrement décontractée. Commandez un café (ni thé, ni alcool, afin de ne pas être importuné par une envie irrépressible de vous rendre aux toilettes et de garder constamment l’esprit clair). Restez au comptoir, de préférence près de la caisse où les joueurs de Loto enregistrent leur grille. 

3ème étape : Armez-vous de patience et attendez qu’un joueur entre dans le bar-tabac en hurlant « J’ai gagné ! J’ai les six bons numéros, et dans l’ordre en plus ! A moi les 66 millions de la cagnotte ! ». Mise en garde spéciale : cette étape peut durer de quelques heures à quelques mois. Prévoir une réserve de monnaie suffisante pour assurer le paiement des cafés durant toute la période. Le retour sur investissement est garanti. 

4ème étape : approchez-vous du fortuné joueur le plus discrètement possible, tendez la jambe gauche ou droite (en fonction de votre préférence), avancez-la très légèrement vers l’avant afin de respecter un angle d’environ 35 degrés avec la jambe restée droite - tout en levant l’avant du pied, visez une des jambes du désormais antipathique gagnant et faites-lui ainsi un délicat croche-pied dans le but de le déséquilibrer. 

5ème étape : ouvrez des bras accueillants afin de le réceptionner tout aussi délicatement, rassurez-le en lui affirmant qu’il a de la chance, qu’il aurait pu se rompre le cou si vous n’aviez pas été là. Ces paroles réconfortantes détourneront son attention et vous permettront, grâce à un ultime tour de passe-passe, de vous emparer de son ticket de Loto. 

6ème étape : glissez le ticket dans vos sous-vêtements et quittez le bar-tabac avec un air le plus détaché possible. Sautez ensuite dans le premier bus qui passe et descendez trois arrêts plus loin. 

7ème étape : une fois descendu du bus, inspirez profondément, calmez les battements de votre cœur en effectuant quelques mouvements des bras et divers assouplissements (ne prêtez aucune attention aux regards interrogateurs que les passants poseront sur vous). 

8ème étape : entrez dans un bar-tabac, abstenez-vous absolument de crier « J’ai gagné, j’ai les six bons numéros du Loto, et dans l’ordre en plus ! A moi les 66 millions de la cagnotte ! », demandez au buraliste de valider votre ticket et savourez votre joie. 
Hélène


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Comment faire une tartine de confiture avec des gants de boxe 


 Ces consignes sont destinées à nos amis les boxeurs et les boxeuses qui apprécient la bonne chère. 

1) Munissez-vous d’un pot de votre confiture préférée (confiture maison ou confiture artisanale goûtée pendant les vacances) afin de vous motiver pour ne pas la gâcher. 
2) Munissez-vous d’un pain frais. 
3) Munissez-vous d’une cuiller et d’un couteau à étaler. 
4) Sortez votre paire de gants de boxe de 3ème division. 

Petits conseils : 
a) Ne soyez pas trop affamé pour rester patient pendant les opérations. 
b) Ayez suffisamment d’appétit pour l’effort de tartinade à accomplir. 
c) Pratiquez la boxe depuis un certain temps. 

Enfilez vos gants de boxe comme avant un match, autrement dit, soyez échauffé de tous vos membres pour affronter la bataille. 
Dansez un peu sur vos jambes. 
Saisissez le pot entre vos poignets tout en dansant. 
Vous pouvez émettre un petit cri de guerre (cela est conseillé). 
Posez le pot de confiture au centre de la table. 

A) Si le pot est tombé par terre et s’est cassé, ramassez la confiture avec vos gants et essuyez vos gants sur le pain puis voir A1- AC.
B) Le pot n’est pas tombé par terre. Essayez de le dévisser. 
C) Le pot est tombé mais ne s’est pas cassé. Ramassez-le et placez-le au centre de la table. 

A-1) Vous arrivez à l e dévisser. Passer à l’étape 3C.
A-2) Vous n’arrivez pas à la dévisser. Poussez votre cri de guerre. 
A-2 bis) Vous n’arrivez toujours pas à dévisser le pot. Poussez encore des cris de guerre. Une bonne âme vous entendra ou un gentil voisin viendra vous ouvrir le pot subrepticement. 

1-A-B) La nuit tombe et le pot est ouvert. Vous pouvez, selon la texture de la confiture, en prendre un peu avec le couteau ou la cuiller et l’étaler sur le pain. Hum ! la fin est proche – voir 3-A-C). 

1-A-C) Le pot a été cassé dès le départ et vous avez essuyé la confiture avec les gants et vous avez essuyé vos gants sur le pain : 
1-A-C-a) Il y avait des bouts de verre dans la confiture : vous n’en faites pas un fromage. Personne ne vous voit. Vous mettez tout à la poubelle. 

3-C) La tartine est prête. C’est le nirvana. Vous êtes prêts à retenter l’expérience avec des gants de 4ème division.
Agnès





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Comment voir la vie en rose en 12 étapes


Ce kit de La Vie en Rose vous est livré avec tous ses outils et accessoires. Mais le plus important d’entre tous est votre volonté. 
Suivez ce mode d’emploi consciencieusement et… souriez ! 

Etape 1 
Fermez les yeux et respirez. 
Etape 2 
Prenez le scalpel du Bonheur pour ouvrir grand votre cœur. 
Etape 3 
Avec le plumeau de la Joie, époussetez toute scorie. Retirez soigneusement tous les petits cailloux, ceux qui étaient auparavant dans vos chaussures et qui se sont retrouvés là. 
Etape 4 
Si vous constatez que votre cœur a noirci, utilisez la seringue magnétique. Plantez-la dans votre cœur afin d’y aspirer tout le sang d’encre accumulé inutilement. 
Votre cœur doit retrouver sa belle couleur rouge. Si ce n’est pas le cas, renouvelez l’opération. En écoutant la chanson de Charles Trénet « Y a d’la joie », cette étape est plus efficace… ou pas. 
Etape 5 
Votre cœur nettoyé de toutes ses impuretés, recousez-le avec le fil d’or de la Sérénité. 
Etape 6 
Respirez. Souriez. Ecoutez le chant de votre nouveau cœur. 
Etape 7 
Prenez une petite cuillère à moka et délicatement, retirez votre œil droit. 
Etape 8 
Allumez l’aspirateur portatif, mettez-le en puissance minimum et portez-en l’embout dans votre orbite afin de dépoussiérer votre cerveau. Insistez, surtout dans les coins. Continuez jusqu’à ce que toutes les pensées et souvenirs négatifs aient déguerpi. 
Nota : Ces pensées/souvenirs peuvent pousser des cris affreux, insoutenables, pour rester tapis dans l’ombre de votre mental. Ne vous laissez pas impressionner. Si vous vous sentez faiblir, pulvérisez sur eux le gaz hilarant. Cela leur fera perdre tous leurs moyens, lèvera toutes leurs résistances. 
Etape 9 
Eteignez l’aspirateur. Remettez votre œil droit. Attention ! Dans le bon sens ! Brulez le sac de l’aspirateur immédiatement. 
Etape 10 
Regardez-vous dans le miroir. Souriez-vous. Chantez un air gai. Notez que les chansons paillardes ou le répertoire de Patrick Sébastien fonctionnent bien… ou pas. 
Etape 11 
Sortez et regardez le ciel. Regardez les gens. S’ils ne vous paraissent pas plus beaux, chaussez les lunettes roses. 
Mise en garde : Cette convalescence ne devra pas excéder une semaine. Si, en ôtant ces lunettes-prothèses, la Vie vous semble perdre de son éclat, reprenez à l’étape 1. 
Etape 12 
Recommencez. 
Inlassablement. 
N’abandonnez jamais. 

Catherine

Écrire à partir d'une photo 




Nom d’un dragon d’or ! Qu’ai-je bien pu faire pour mériter une telle punition ? Oublier de m’acquitter de ma cotisation mensuelle auprès du Parti ? Avoir cherché sur Google quelles sont les caractéristiques d’une démocratie ? Ou avoir été pris du désir d’avoir un deuxième enfant ? Mais sacré nom d’une baguette en bambou, il s’agissait juste d’un désir !! Auraient-ils réussi à lire dans mes pensées ? Toujours est-il que, est-ce un hasard ou non, c’est moi qui ai été désigné afin de repeindre l’intégralité de la grue de notre chantier, qui culmine à 375 m de hauteur, et de surcroît avec un minuscule rouleau et un seul pot de peinture ! Et moi qui ai toujours eu le vertige… Ils me le paieront !

Hélène




Et voilà un dossier bouclé, soupira la juge Solène Leport. Notre bonne ville de Limoges peut se rendormir sur ses deux oreilles. L'affaire avait pourtant commencé très mystérieusement. Le Chiwawa de Monique Bellepomme avait disparu quasiment sous les yeux de sa maîtresse. Celle-ci l'avait laissé un moment seul pour dévorer ses croquettes et pffuit ! Plus de chien. L'enquête de voisinage n'avait rien donné. 
La juge passa en revue la liste des autres chiens qui avaient disparu ensuite. Pas loin d'une dizaine de ces cabots, brutalement séparés de leur maître. La police avait cherché un moment dans la direction d'un gang de malfaiteurs, mais sans rançon, l'hypothèse n'avait pas tenu. 
La psychose avait frappé les maîtres qui enfermaient leurs animaux la nuit, ne les lâchant plus des yeux. Mais les disparitions avaient continué. La police avait alors interrogé le Docteur Moreau, qui avait élu résidence dans les environs, et un petit groupe de cyniques. Le Limousin désespérait, comme se plaisait à lui répéter le procureur de la république, qui devait lui-même tenir la sentence des bureaux du ministre, à Paris. 

La solution était venue du chenil de Lemoux où un vif fermier avait pu prendre la photo jointe au dossier. 

Le chien, juste après son repas, était en lévitation. Passée la stupéfaction, son propriétaire avait eu le temps de saisir son appareil photo. Le cliché apporté au commissariat avait suffit pour dénouer tous les fils de l'enquête. 
Ce n'était qu'un scandale alimentaire. L'usine de croquettes pour chiens implantée dans la région n'utilisait pas que de la viande pour ses croquettes de luxe pur bœuf. Les analyses avaient révélé l'utilisation massive de flageolets, de chou et encore d'autres matières fermentescibles. L'infortuné animal qui se nourrissait de ces croquettes avait les intestins remplis de gaz. Il s'élevait alors dans le ciel sans bruit et disparaissait. 
Les coupables étaient trouvés, les maîtres rassurés. L'infâme directeur de l'usine à croquettes allait bientôt dormir en prison. 

La juge Solène Leport griffonna ces quelques mots sur l'ordre d'incarcération du directeur :
« refuser au prisonnier toute alimentation à base de croquettes dans la cours de prison ».

Manuel







Ah ! Les godasses !!!… Oh ! Le supplice !!!… 
Mais, ma Chérie, quel besoin d’en avoir autant ???... 
J’en ai compté plus de trois cent paires, encore un peu et tu pourras en changer chaque jours, trois cent soixante-cinq jours par an… 
Non mais, te rends-tu comptes ??? 
Déjà il faut que je t’emmène dans chacun des magasins dont j’ai oublié le nom. Après un choix, délicat donc éternel, il me faut attendre encore que tu les essayes, que tu te mires, que tu hésites, et que tu les changes, pour me confier enfin, l’immense privilège de les transporter jusqu’au magasin suivant. 
Mais le pire !!! … Où les ranger ???... 
Encore une chance que mes dix dernières années d’activité on fait de moi un spécialiste de l’endroit que l’on m’avait attribué : LE PLACARD. 
Ah !!!... Si, je me souviens !!!... La marque… Louboutin… 
C’est le prix qui m’a marqué… 
Pas la promo faite par cette vieille chanteuse qu’il faudrait, aussi, mettre au placard…
Pierre





J’ai le cerveau qui n’est plus droit. 
Je me dépêche. 
On m’oblige. 
On m’oblige à me cravater, à me chemiser, à me boutonner.
On m’oblige à me presser. 
On m’oblige à me coiffer. 
On m’oblige. 
Cela me rendrait méchant, endurci et faux. 
Tandis que dans ma tête, je monte mon cheval préféré et nous faisons une course folle à travers les collines boisées. 
C’est le soleil d’hiver, orange, horizontal qui brille devant mes yeux. Nous allons au galop vers la mer. 
Agnès

Atelier n°3


Proposition n°1 : Rédiger une liste

Les personnages de fiction avec lesquels j’aimerais partir en vacances, ou pas ! En précisant pourquoi.

Proposition n°2 : Petite annonces d’un journal local 

Premier texte : Chacun choisit un événement (foire, exposition ou activité) et en fait un descriptif plus attirant, pour la plaquette de l’association organisatrice.


Deuxième texte : Un journaliste a assisté à l’événement et en fait un compte-rendu pour le journal local.

Proposition n°3 : Écrire sans réfléchir

Quelqu’un lance un mot à voix haute, et tout le monde écrit une première phrase contenant le mot inducteur. Puis un autre participant lance un autre mot ; on continue à écrire en intégrant ce mot à la deuxième phrase du texte, etc.

Quelques textes du 3e atelier


Les personnages de fiction avec lesquels je partirais en vacances (ou pas)


- Phileas Fogg en souvenir du côté ‘’So British’’ de David Niven
- Arsène Lupin pour détrousser les bénéficiaires d’une retraite ‘’chapeau’’
"Si un voleur vole un autre voleur, le diable s'en rit." (Diderot, Le neveu de Rameau, 1762) 
- Le capitaine Morhange pour rencontrer Antinéa 
L’Atlantide est un roman de Pierre Benoit (1886-1962) paru en 1919.
- Edmond Dantès pour connaitre le gout de la vengeance
Pierre

- Superman, uniquement afin qu’il m’explique comment il arrive à supporter ces collants et ce slip moulants
- Le commissaire Adamsberg, afin de partager avec lui ses moments de rêverie
- Noé, afin de comprendre comment il a réussi à faire entrer dans son arche tous les animaux du monde
- James Bond, mais pour des raisons inavouables dans un atelier d’écriture
Hélène

- Hercule Poirot, parce que partout où il va il se passe quelque chose. 
- Alceste le misanthrope, parce qu'on s'assiérait à une terrasse de café et on critiquerait les passants. 
- Scarlett O'Hara, parce qu'elle me prêterait de belles robes pour les soirées. 
- D'Artagnan, parce qu'il est bon camarade ; mais le problème est qu'il se friterait avec tout le monde en boîte de nuit.
- Robinson Crusoe, parce qu'il saura comment se débrouiller si on perd nos bagages et qu'on n'a plus de quoi se payer l'hôtel.
Vanessa

Partir en vacances avec ...
- Cyrano de Bergerac : avec lui au moins, il y aura du panache.
- Emma Bovary : une évasion du quotidien avec elle, terrible !
- Corto Maltese : en accompagnateur désinvolte. On quitte le noir et blanc
- Le Schtroumpf grognon : parce que « Moi, j'aime pas les vacances ».

Ne pas partir en vacances avec ...
- Ulysse : ses croisières en Méditerranée sont interminables, il se perd, et il n'y a que lui qui retourne à bon port.
- Maître Yoda : encore un guide touristique avec une syntaxe approximative.
- Médée : dans le style grande jalouse, terrible !
Manuel 


A partir de petites annonces d'un journal local 


POTATOT 
"Légumes et potagers": affiches sur l'histoire des légumes, les différents types de légumes depuis la préhistoire. 
Gratuit. Du mardi au samedi à l'office du tourisme. 

Le journal municipal de Potatot 

Rendez-vous tous à la très grande exposition « Potager à travers les âges ». 

A l'office de tourisme de Potatot, vous ne serez plus dans le potage. 

Venez admirer notre collection d'affiches sur l'histoire des légumes.  Le clou de cette collection est enfin présenté : L'affiche sur la natalité dite « Bout d'chou ». Une frise historique vous conduira de la préhistoire, avec sa fameuse « soupe aux cailloux », jusqu'à notre époque moderne où les légumes poussent sur des bâches en plastique et sont directement emballés. 

Quelques raretés ont été prêtées pour l'occasion. Ainsi, la courge chevelue permet vous permet de préparer une soupe qui contiendra sans surprise un ou plusieurs cheveux. 

L'exposition est ouverte de 8h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30. N'hésitez pas à appeler pour connaître l'heure de passage des grosses légumes. 

Il est possible de se procurer sur place quelques raretés : 
- des cœurs d’artichauts, pour amoureux éconduits, 
- des navets, emballés en pochette DVD ou Blue-Ray, 
- des poireaux à planter immédiatement si vous attendez trop. A la fin de l'exposition, des lentilles sont vendues au profit de l'association des « Aveuglés par l'Amour qui ont retrouvé la vue ». L'éclairage est assuré par la Compagnie Nationale des Légumineuses que nous remercions pour son mécénat. 
Manuel 


Exposition "Légumes et potagers": On nous raconte des salades 

Par notre envoyé spécial Hubert Leradis dans Ca baigne en pays de Caux 

Vous avez tous vu cette affiche où les mots "légumes et potagers" sont écrit avec des carottes et des patates en guise de lettres, afin d'illustrer la nouvelle exposition de l'office du tourisme de Potatot. On l'a vue partout, sur les murs, dans les vitrines des magasins, et même sur les baraque à glaces du bord de mer. Elle nous a fait bien rire ; personne ne prenait cette affiche au sérieux, et même un journaliste consciencieux tel que moi hésitait à s'y rendre.

Sentant le désastre, le journal municipal a publié un texte fort spirituel sur le sujet, parsemé de jeux de mots et de calembours, qui, ma foi, m'a fait changer d'avis. De plus, on nous promettait des raretés telle que la courge chevelue.

Je me suis donc rendu à l'office du tourisme pour mener l'enquête. Il n'y avait pas foule. Un couple de touristes belges examinait la carte de la région, sans un regard pour les affiches. Une petite fille jouait aux osselets avec ce que je soupçonnai être des cailloux du paléolithique, car la vitrine intitulée "soupe aux cailloux de la préhistoire" ne contenait qu'un plat vide.

Sans me démonter, j'ai décidé d'examiner la frise historique, mais elle ne m'a guère impressionné, ayant été réalisée par le élèves de la 6eB du collège Maupassant, avec le talent et la précision qu'on pouvait attendre de leur jeune âge. La courge chevelue était en fait une imitation en polystyrène et crin de cheval, réalisée par l'atelier d'arts plastiques de la maison de retraite de Saladot. Quant aux affiches, j'aurais préféré voir des originaux plutôt que les photocopies coloriées à la main. 
Bref, sans vouloir cracher dans la soupe (de cailloux), il faut être courge pour aller voir cette exposition. 
Vanessa 

Sur son blog, Manuel nous propose une autre réaction à cette exposition décidément très courue: Soupe à la grimace à Potatot


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Expo-vente de Camemberville le 23 novembre : 
Les doigts étaient agiles mais les cerveaux dérangés 

L’expo-vente organisée par l’association des Doigts agiles camembervillais n’a malheureusement pas rencontré le succès escompté par ses organisateurs.
En effet, l’exposition d’objets recyclés aménagée dans l’atelier garage d’Hubert Aucrochet a provoqué la consternation et même l’indignation de certains visiteurs. Sous prétexte de redonner vie à la devise de son arrière-arrière-grand-père Lavoisier selon laquelle « Rien ne se perd, tout se crée, tout se transforme », Hubert Aucrochet a présenté, sur fond de blasons de sa noble famille, des œuvres au goût douteux telles qu’un compost réalisé à partir de cadavres de chiens, une cloche à fromages en carapace de tortue dont l’espèce est protégée ou encore des gants de nettoyage fabriqués à partir de pis de vaches.
Il a, par ailleurs, eu l’audace de verser, à l’insu de tous, dans les fûts de bière destinés à la buvette, une concoction personnelle à base de feuilles de coca et de LSD, ce qui a eu pour fâcheuses conséquences d’offrir un spectacle ahurissant de personnes âgées en déambulateurs ou en fauteuils roulants ne maîtrisant plus leurs engins, tournant autour de la buvette tels des hamsters dans une roue et hurlant « Rendez-nous le pognon du téléthon ! »
La municipalité de Camemberville présente en conséquence ses plus plates excuses à tous les visiteurs venus ce jour-là, s’engage à demander la dissolution de l’association des Doigts agiles camembervillais et enfin déposera plainte contre Hubert Aucrochet pour atteinte à la dignité des personnes et des animaux. Cette manifestation ne sera pas reconduite l’année prochaine et sera remplacée par une exposition de peintures sur galets.

Hélène

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PRITIVILLE
Sculptures en bois flottés de Bernadette de la Rapabois et peintures animalières de Justine Martin-Pêcheur
Gratuit. Au musée des ivoires


Le Musée de Ivoires de Pritiville, célèbre dans toute la région pour sa collection d'éléphants en porcelaine, s'enrichit cette année de deux nouvelles salles dédiées à l'art contemporain.
La première, qui est l'ancienne cafétéria astucieusement réaménagée, accueille une magnifique collection de sculptpure en bois flottés, dont l'auteur n'est autre que notre conseillère municipale, madame Bernadette de la Rapabois. Cette superbe exposition justifierait à elle seule une visite au musée. Mais il s'y ajoute une seconde merveille, que vous pourrez admirer dans ce qui était auparavant la loge du gardien : une exposition de peintures animalières par Justine Martin-Pêcheur, connue à l'international pour ses portraits de bovins.
Venez au Musée des Ivoires ! Vous ne serez pas déçus.
Vanessa 


De notre journaliste local à Pritiville 

Dimanche, j’ai pu me rendre à la nouvelle exposition de notre cher Musée des Ivoires, entièrement rénové avec l’argent du contribuable.
J’ai pu admirer le faste de notre ancienne cafétéria, qui accueille à grands frais les sculptures en bois frotté de notre chère conseillère municipale, Madame Bernadette de la Rapabois.
Madame de de la Rapabois montre une certaine dextérité à user jusqu’au cœur le bois qui fait ses sculptures. Nul doute que son expérience et sa détermination à user le budget de nos concitoyens ait largement participé à la réussite de l’entreprise.
Et c’est donc pour les remercier, qu’elle a invité en notre chère commune, sa très chère amie Justine Martin-Pêcheur, pour y exposer les portraits de nos administrés.
Ses électeurs apprécieront…

Pierre

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BRIZART
Présentation des dernières créations du Collectif brizartoit de peintres. 
Gratuit. Au château du Calandos, route de Bézanville.


Exceptionnel ! 
Le Collectif brizartois de peintres revisite « L’origine du monde » ce week-end, au Château du Calandos. 
Amateurs de cubisme, de baroque, de classicisme, d’impressionnisme… Vous trouverez votre bonheur… originel… dans cette exposition haute en couleurs et en détails. 
Entrée gratuite interdite aux moins de 16 ans. 


L’origine du monde : Apocalypse à Brizart

C’est avec une curiosité goguenarde que je me suis rendu au Château de Calandos, ce week-end, sur invitation de Madame le Maire.
Il s’y tenait le vernissage de l’exposition du Collectif brizartois de peintres, ouverte gratuitement aux adultes de plus de seize ans.
Thématique de cette année : L’origine du monde. Un hommage à Gustave Courbet et sa vision aussi intime que pileuse de la femme. On nous promettait du cubisme, du baroque, du classicisme, de l’impressionnisme… Impressionnant ! Un amoureux des arts et de la femme tel que moi ne pouvait qu’accourir pour découvrir.
Découvrir… Le début de mon drame… Dès la première toile, mon envie fut plutôt de la recouvrir… vite et de courir… loin.
Mon premier étonnement fut de constater la méconnaissance des peintres brizartois dans le domaine de l’anatomie. Confondant le devant et le derrière, le masculin et le féminin, la beauté et la vulgarité.
Mon désarroi fut total quand l’un de mes voisins d’infortune crut reconnaitre sa femme dans ce postérieur informe et grassouillet assis dans un plat de nouilles.
Danton disait « de l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace ! » et l’on a bien fait de lui couper la tête. Car il a manifestement inspiré ces pauvres brizartoises qui n’ont pas hésité à se mettre à poil pour sauver les plumes de ce Collectif en péril.
« Le château n’attire plus les touristes. Depuis plus de cinq ans, la fréquentation est en baisse. Il fallait frapper un grand coup avec cette exposition, afin de redresser la barre ! » me confia le responsable de l’office de tourisme.
Redresser la barre, en espérant mettre au garde-à-vous la virilité de la gent masculine brizartoise…Mais il aurait fallu pour cela plus de finesse, de sensualité, et quelques modèles callipyges que le Collectif n’a pas su trouver…
Notre château se prostitue pour se payer des touristes. Il perd son élégance virginale pour quelques croûtes à scandale.
Si l’origine du monde avait ressemblé à cette vision brizartoise, l’être humain n’aurait jamais vu le jour. Adam n’aurait jamais osé croquer la pomme, de peur d’y trouver des pépins.
Je vous encourage donc à ne pas cautionner cette exposition vulgaire et dénuée de sens artistique.
Maintenant, si vous voulez voir Madame le Maire de beaucoup plus près : tableau numéro 22, dans le couloir d’honneur…
Catherine 


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VAGUEVILLE 
Exposition de pigeons voyageurs, de tracteurs et de voitures miniatures 
Gratuit. De 14h à 18h le samedi et de 8h30 à 18h le dimanche dans la salle du Mont-Poutou. 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Jeunes Gens,
Vous qui aimez les voyages, vous qui aimez la grande aventure, vous vous sentez attirés par des sensations fortes ?
Venez à Vagueville ! à la salle Mont-Poutou !
ILS SONT ARRIVÉS !
Plusieurs centaines de pigeons voyageurs vous accueillent de leur roucoulement tendre et puissant pour vous proposer… vous proposer ? … Des voyages à travers le monde car ces champions des messagers danseront une gigue autour de vous et vous transmettront des messages venus des quatre coins du monde. Ils vous réservent bien d’autres surprises.
Ils sont arrivés aussi ! Les tracteurs de nos amis les agriculteurs ! Leurs engins vont vous étonner par leur rugissement gazéoleux et sonore. Les tracteurs vont feront rêver de retour à la terre et vos vivrez aussi un voyage avec eux.
Les voitures miniatures rouleront à la rencontre des petits et des grands. Vous entendrez comme un roucoulement de roulement à billes parmi quelques bruissements d’ailes (nous ne vous en disons pas trop…).
Venez nombreux à cette exposition interactive à la salle Mont-Poutou.
Agnès



Invitation au voyage à Vagueville 

Pourquoi quitter notre foyer familial, en un si calme dimanche, si ce n'est pour aller voyager en visitant l'exposition à la salle du Mont-Poutou ? Là se tiennent non pas une, non pas deux, mais bien trois expositions ! 
Les familles pourraient croire qu'avec autant d'animations regroupées, les dames, les demoiselles, les messieurs, et les jeunes gens (comme le dit la publicité) vont trouver de quoi s'amuser, malheureusement, il n'en est rien. 

L'exposition sur les pigeons devrait attirer les plus aventureuses qui voudraient roucouler. Hélas, les places ne sont disponibles que pour les personnes d'une taille inférieure à celle de Niels Olgersen. Les autres visiteurs feraient bien de se vêtir d'imperméables, facilement lavables. Les centaines de volatiles exposés relâchent leurs fientes vaillamment, mais au détriment des visiteurs. 
Les personnes les plus fâchées pourront immédiatement adopter et acheter sur place une boîte de petits-pois pour accompagner. 

Les visiteurs qui ont les pieds sur terre peuvent entreprendre un voyage moins aérien avec la partie "tracteurs modernes". En effet, un petit circuit paysan en tracteur est proposé. Vous partirez d'un champ fraîchement labouré pour participer à une opération escargot sur autoroute. Ce tour si typique aboutira devant la préfecture avec son traditionnel épandage de lisier. 
N'oubliez cependant pas de vous munir de quelques centaines de litres de gasoil. Il semblerait que les organisateurs aient négligé ce léger détail. 

Enfin, ceux qui se contentent de joies simples se dirigeront vers la partie voitures miniatures. Nous devons déplorer que les parents, absorbés par les autres parties de cette grande foire, confondent ce lieu avec une garderie. Les enfants de tous âges y sont laissés de longues heures. Ils ne contribuent pas, par leur chahut, qui s'ajoute aux roucoulements des pigeons et aux bruits des moteurs de tracteurs, à l'harmonie qu'on serait en droit d'attendre d'un tel lieu. Les organisateurs ont bien essayé de laisser quelques modèles à libre disposition, mais les jeunes enfants sans surveillances jouent continuellement avec. Ces satanés gamins ne prêtent jamais ! 

Pas une partie de cette foire n'est donc digne d’intérêt. Le lecteur aura compris qu'en évitant cet événement, on évite non pas un, non pas deux, mais bien trois désastres ! 

Manuel 


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Le syndicat d’initiatives de Saint-Jacques-sur-mer organise le samedi 15 novembre

LA GRANDE BOURSE 
AUX JOUETS ET AUX VETEMENTS 

Au bénéfice des enfants nécessiteux du canton 
- Vos enfants ont grandi
- Vos armoires débordent de vêtements qui ne servent plus 
- Les coffres sont pleins à craquer de jouets oubliés 
ALORS !!!... 
- Apportez nous tous vos trésors 
- Venez échanger vos vêtements ou objets inutilisés 
- Venez acheter ce que les autres apportent 
Et repartez avec la SATISFACTION d’avoir fait une BONNE ACTION
VENEZ NOMBREUX

Pierre

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SAINT-BIGOUDI 
Foire aux harengs et animations. 
Gratuit. Toute la journée sur les quais de Saint-Bigoudi-sur-mer 

Le 23 novembre prochain se tiendra la célèbre foire aux harengs de Saint-Bigoudi-sur-mer. A cette occasion, des patrons-pêcheurs viendront exposer leur matériel de pêche, expliquer leurs rudes conditions de travail et leurs méthodes pour lutter contre le mal de mer.
Un espace dégustation permettra aux visiteurs d’apprécier les différentes façons de cuisiner le hareng : mariné, fumé, hareng-saur ou encore rollmops, il y en aura pour tous les goûts !
Enfin, plusieurs stands d’animations raviront petits et grands, avec notamment une pêche aux harengs (vivants bien sûr), un stand de découpe et d’éviscération des poissons (rince-doigts fournis), un stand de découverte de produits de beauté à base d’huile de hareng et, nouveauté cette année, création de déguisements avec pour thème, évidemment, le hareng. Le plus beau déguisement sera récompensé par la remise d’un panier garni, composé de rillettes de la mer, d’une soupe de poisson et de harengs marinés.

Hélène


Interview radiophonique de notre envoyée spéciale de Radio Saint-Bigoudi-Échos :
- Avez-vous été aux « harengs » ?
- Oui, j’ai été ébahie par cette foire où j’ai appris plein de merveilles ! J’ai par exemple découvert comment ne plus vomir par-dessus bord !
- Pouvez-vous nous en donner la recette ?
- Oui : il suffit de respirer le hareng, tout simplement !
- Avez-vous appris d’autres nouveautés autour de cette passionnante thématique qu’est le hareng ?
- Absolument ; j’ai goûté la cuisine des pêcheurs et je ne suis pas déçue ; je me sens quelqu’un d’autre surtout depuis que j’ai goûté les harengs frits à la sauce piquante. Par contre ils vous donnent des rince-doigts qui ne sentent pas très bon et il faut éviter de se lécher les doigts après, mais cela est un détail.
- Avez-vous été au stand « cosmétique » ?
- Oui ! j’ai découvert comment hydrater ma peau en hiver. Regardez : mon visage luit avec des petits reflets argentés.
- En effet, vous brillez avec un teint gris argent ! Vous devenez « brillante » !
- Je me suis aussi parfumée avec ce qu’ils appellent « Divinité harengoune ». Sentez cette douceur, j’en ai mis un soupçon sur mon bras…là...
- Humm ! C’est vrai que cela sent bon. On devine le hareng vivant parmi quelques notes épicées… Et d’où vous vient cette tenue originale ? que portez-vous là ?
- Je porte une robe en écailles de harengs ; les écailles ont été cousues une par une avec un fil d’argent et on a tanné ce tissu avec de l’huile de hareng pour qu’il ait cette belle allure, un peu collante et luisante.
- Mais c’est très à la mode ! et c’est le fruit des femmes de pêcheurs. Décidément, la foire aux harengs de Saint-Bigoudi à de quoi satisfaire tous les Bigoudiens et tous les touristes !
Agnès


Écrire sans réfléchir 


Avec les mots : hirondelle, yorkshire, pullover, stylo, guitare, noisette, sirène 

On dit qu'une hirondelle ne fait pas le printemps, mais j'espère vous démontrer le contraire. Je me promenais avec mon Yorkshire hier soir. J'avais évidement passé mon pull-over rouge tendrement tricoté par ma moitié. J'étais sorti avec mon stylo et mon petit carnet, prêt à écrire. J'entendis des notes de guitare dans la nuit, un air mélodieux mais inhabituel. Vous me connaissez, je suis un peu musicien et j'aime bien faire ma pelote, amasser des noisettes. Je m’approche donc, le stylo à la main, pour noter le refrain... Une sirène me fait sursauter. C'étaient les pompiers qui venaient éteindre l'instrument qui avait pris feu.
Manuel

L'hirondelle ne fait pas le printemps, pensait le PDG de la Samaritaine, qui envisageait de créer un rayon animalier pour y vendre des yorkshires, voire même des chèvres cachemires pour fabriquer des pull-overs. 
Il écrivit donc, de son beau stylo, à son collègue du Printemps, lui certifiant qu’il ne lui jouait pas un air de guitare, qu’il ne voulait en aucun cas lui casser les noisettes, et qu’il lui proposait vraiment de s’associer avec lui pour cette lucrative entreprise. 
Mais au fond, il savait bien que l’autre se méfiait toujours du chant des sirènes… 
Pierre

J’ai décroché mon téléphone et j’ai dit « hirondelle ». « Perdu ! » m’a répondu mon interlocuteur, « il fallait dire Yorkshire ! ». Et voilà, encore raté me suis-je dit en raccrochant, ce matin je ne mettrai pas de pull-over. Qu’à cela ne tienne, je me tricoterai en vitesse un étui à stylo. Quand soudain, j’entendis le son mélodieux d’une guitare. Cela me donna immédiatement envie de grignoter des noisettes. Et c’est à ce moment précis que j’entendis la sirène de l’ambulance qui devait me conduire à l’hôpital psychiatrique…
Hélène

Atelier n°2


Proposition n°1 Liste « J’aime… J’aime pas… » 

alternant concret et abstrait de façon croisée.


Proposition n°2 : Ecrire une lettre 

Premier texte : On écrit pour demander de l’argent. 
Chacun crée un nom de personnage et un nom pour le destinataire, une adresse postale, et invente les raisons de la demande d’argent. 

Deuxième texte : le destinataire répond à la lettre. 


Proposition n°3 : Écrire sans réfléchir 

Quelqu’un lance un mot à voix haute, et tout le monde écrit une première phrase contenant le mot inducteur. Puis un autre participant lance un autre mot ; on continue à écrire en intégrant ce mot à la deuxième phrase du texte, etc.

Quelques textes du 2e atelier


« J’aime… J’aime pas… » en concret / abstrait 


J’aime le bruit du petit miroir de sac à main qu’on referme 
J’aime pas la confiture de figue 

J’aime écrire 
J’aime pas l’odeur des pots d’échappement 

J’aime l’odeur des croissants chauds quand je passe devant ma boulangerie 
J’aime pas sentir des grains de sable dans mes sandales 

J’aime déguster un macaron à la framboise 
J’aime pas avoir des idées noires 
Hélène 

J'aime les framboises 
J'aime pas la bêtise 
J'aime la liberté 
J'aime pas les films d'horreur

J'aime écouter les infos 
J'aime pas l'injustice 
J'aime la vie 
J'aime pas l'haltérophilie. 
Vanessa 


Écrire une lettre pour demander de l’argent... et y répondre


Le Destin 
13 rue de Je ne sais où
70 000 Le Paradis c'est maintenant 


Cher Destin, 

Contrit par des épreuves multiples, j'ai l'honneur - sinon l'audace - de t'écrire pour trouver auprès de toi quelque réconfort. En effet, comme tu le sais sans doute, je me trouve sans-logis depuis l'incendie accidentel qui a détruit ma maison. Qu'un si petit pétard mal éteint sur mon lit, fasse de si grandes flammes, me laisse comme un amer goût de bad trip. 

J'aurais pu emménager ailleurs rapidement, si Tata Louison ne m'avait pas déshérité. Mais elle a préféré à moi mes cousins qui sont venus la voir jusqu'à ses derniers instants… Je croyais que cela n'avait pas de mémoire, un Alzheimer ! 

De plus, sur ces entrefaites, ma femme m'a plaqué, et pour personne d'autre de surcroît ! À cette double peine s'ajoute une troisième : elle me réclame une prestation compensatoire… Tout irait bien si mon ex maîtresse ne me collait pas un procès. Elle prétend que je suis le père de ses triplés. C'est injuste, je n'ai jamais couché plus de deux fois avec une illégitime… bref... 

Je paierais de bon cœur si mon employeur ne m'avait pas licencié pour perte de confiance. J'ai toujours fait mon travail honnêtement, avec dévouement et sincérité. De par notre solidarité masculine, nous avions partagé tant de succès… alors pourquoi se formaliser au motif que j'ai tenté, un soir, de partager sa femme ? ! 

En résumé, cher Destin, cet enchaînement de circonstances ressemble fort, tu en conviendras, à un harcèlement moral lourd. Tu me dépouilles, lentement mais sûrement, depuis plusieurs mois. Parce que l'on dit qu'il faut forcer le destin, je te mets en demeure de réparer ces dommages dont tu es l'auteur. Tout mode de paiement m'agréera : héritage imprévu, billet gagnant au loto, couguar fortunée. Il va sans dire que j'attends cette somme, que j'estime à 1 million d'euros, dans les délais les plus brefs. 

Je compte sur ta diligence et sur ton équité. Puisque tu dis qu'il faut croire en toi, fais preuve de crédibilité. Je te remercie de ta compréhension et de ton action rapide. 

Sincères salutations. 

Cyprien Glandu de la Fiole (Catherine)

*

Cher Cyprien, Glandeur de la Fiole,

Je vois que la fiole ne te réussit pas et que ton imagination voltige et te brouille le ciboulot.
Si tu crois qu’en écrivant des lamentations toutes aussi sinistres qu’insensées, tu obtiendras du réconfort, tu te trompes.
Je constate que tu en es encore à fumer des pétards dans ton lit !
Et puis tu as oublié que Tata Louison n’a pas pu te déshériter, puisque c’est moi, Tata Louison, et je sais ce que je fais. Je n’ai pas encore clamsé, je n’ai pas alzheimer et j’applaudis Georgette de t’avoir quitté. (Comment a-t-elle pu supporter tes plaintes et tes multiples découchages ?) J’applaudis Paulette aussi qui s’est aperçue à temps que tu avais un cœur d’artichaut.
Moi, Tata Louison, ton cher destin comme tu l’appelles, ne lâcherai rien tant que tu ne seras pas remis dans le droit chemin. Tu confonds tout. Le destin, c’est toi qui le crées.

Moi, Tata Louison, je ne t’enverrai pas un seul bouton de culotte, Moi, Tata Louison, ne me laisserai pas entourlouper par toutes tes balivernes, Moi, Tata Louison te dis : bas-toi, cuve tes fioles, éteins tes pétards, mange ta soupe, arrête de trousser tous les jupons qui passent et redeviens Cyprien, plus que rien !

Agnès


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Jessica ROCKEFELLER 
Empire State Building, 107ème étage 
New York 
 à 
Rose ALMOND 
Route de Madison 
Yuma, Arizona 


New York, le 22 octobre 2014 

Chère Tatie Rose, 

Je t’écris après de bien trop longues années de silence afin de prendre de tes nouvelles (comme le décès d’oncle Tom a dû être douloureux à surmonter !) et surtout de te donner des miennes. 

La vie à New York est si trépidante, si exaltante, en un mot si extraordinaire que je n’ai pas eu le temps d’écrire à la famille et encore moins d’aller la voir dans cette si lointaine et si morne campagne de l’Arizona. Je le regrette aujourd’hui car je me rends compte que si les amis peuvent trahir, la famille, elle, constitue une épaule indéfectible sur laquelle on peut toujours s’appuyer. 

Oui, chère Tatie, j’ai appris à mes dépens que les amis sont capables des pires trahisons, même à l’encontre d’une pauvre et jeune fille fraîchement débarquée à New York. J’avais, en effet, été fort étonnée, dès mon arrivée dans la Grosse Pomme après mes quatre années de pensionnat dans le Missouri, de constater que ma liste d’amis s’allongeait proportionnellement au nombre d’invitations que je recevais pour des soirées de charité ou des événements festifs. Dès que j’apparaissais dans une salle, j’étais chaleureusement accueillie et embrassée par de parfaits inconnus, désaltérée par moult coupes de champagnes, invitée à donner mon avis sur des sujets tous plus sérieux les uns que les autres. Ce furent d’abord des sourires, des baisemains et des compliments à n’en plus finir, puis vinrent ensuite les sollicitations financières. Lorsqu’un de mes nouveaux amis était dans l’embarras, je n’hésitais pas une seconde à lui venir en aide. J’ai ainsi acheté un loft avec vue sur Central Park à mon ami Stephen qui, du jour au lendemain, et sans que je comprenne bien pourquoi, s’est retrouvé à la rue. J’ai dû également dépanner un autre ami, John, en lui achetant une Ferrari de toute urgence, suite à un inexplicable accident de voiture ayant réduit sa Fiat d’importation en miettes. 

Je ne souhaite pas t’ennuyer plus longtemps en te citant tous les exemples de déconvenues financières rencontrées par mes amis, amis que j’ai soutenus à chaque fois avec promptitude et compassion. Mais si, aujourd’hui, je saisis ma plume pour t’écrire cette lettre, c’est parce que je me trouve dans une situation désespérée. En bref, je suis ruinée, mon porte-monnaie Hermès est vide, je n’ai plus un dollar en poche. 

C’est pourquoi, ma chère Tatie Rose, je te demande très humblement de me prêter un peu d’argent (10 000 dollars feraient parfaitement l’affaire). J’imagine qu’oncle Tom avait dû souscrire une assurance-vie ou devait avoir quelques économies cachées sous le matelas et dans lesquelles tu pourrais aisément puiser sans que cela te manque… 

Je te remercie sincèrement pour ton aide, ma Tatie Rose, et je t’embrasse chaleureusement sur les deux joues. 

Jessica (Hélène)

PS : Viens me rendre une petite visite un de ces jours, tu seras époustouflée par la vue que j’ai de New York depuis mon appartement ! 

*

Yuma, le 1er novembre 2014

Ma petite Jessica, 

Ta lettre me fait chaud au coeur. avoir enfin de tes nouvelles, après trente années pendant lesquelles j'ai été mariée, divorcée, remariée, mère de famille, divorcée, remariée, veuve, remariée avec une femme, sans que jamais ma nièce chérie ne vienne assister à l'une ou l'autre cérémonie, sans recevoir de toi la moindre visite ni même une lettre ou un coup de téléphone, apprendre enfin que tu es en vie et que tu penses à moi, cela me réchauffe le coeur à un point que tu ne peux pas imaginer. 

Quand tu as manqué l'enterrement de ton oncle Tom, j'ai pensé que par un concours de circonstances tu étais devenue paraplégique. Je suis heureuse d'apprendre qu'il n'en est rien. Je vois que tu habites notre appartement new-yorkais de l'empire State Building, qui comprend, si mes souvenirs sont exacts, une suite parentale, huit chambres d'amis, neuf salles de bains, un gymnase et une piscine privée. Tu as raison ; la vie est trop courte pour vivre chichement. 

A ce propos, tes amis me semblent un peu excessifs dans leurs demandes ; si je peux me permettre un conseil en tant qu'aînée, c'est d'être un peu moins prompte à distribuer voitures et appartements. mais il faut bien que jeunesse se passe. 

Ta plaisanterie sur ta ruine supposée m'a bien fait rire. Tu voulais me montrer comment tes amis t'ont soutiré de l'argent ; je dois dire qu'ils ne sont pas très subtils! Et puis 10 000 dollars, c'est ridicule. Qu'est-ce qu'on peut s'acheter pour 10 000 dollars? C'est à peine le salaire mensuel de ton chef-cuisinier. 

Ma chère nièce, je te remercie pour ta gentille lettre, et je t'envoie en cadeau un petit livre de Sénèque, le philosophe stoïcien, qui pourra te divertir. Il s'intitule De la brièveté de la vie. Je t'embrasse, 

Tatie Rose. (Vanessa) 



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Mon fils,

Juste ce petit courrier, le premier que je t’écris en 85 ans, pour te demander une bricole, trois fois rien.
Te souviens-tu de ton enfance que ta mère et moi avons essayé de te rendre heureuse. Tu n’as jamais manqué de rien. Tiens, je te propose un inventaire :
-        Un pain au chocolat à chaque goûter pendant 15 ans, soit 3000 francs (et oui, à l’époque, on parlait en francs),
-        Ta première mobylette : 500 €
-        Ton permis de conduire repassé 3 fois : 2500 €
-        La location de ta chambre d’étudiant durant tes cinq ans d’études : 25 000 €
-        L’avocat pour ton divorce : 5000 €
Tu vois, au bas mot, ces quelques 40000 € que j’ai investis pour ton bien être, pour te construire, me manquent aujourd’hui pour offrir à ta mère le tour du monde dont elle rêve.

Je sais que je peux compter sur ton sens de la justice et, qu’en lisant cette lettre, tu n’hésiteras pas à sortir ton chéquier ou demander un prêt à ton banquier.

Nous t’avons rendu heureux, rend nous la monnaie de la pièce aujourd’hui. Permet à tes vieux parents de finir leurs jours aux Bahamas à siroter des pinas coladas au bord d’une mer transparente et chaude toute l’année.

Nous ne manquerons pas de te témoigner notre reconnaissance éternelle en t’adressant une carte postale à chacune de nos escales.

Enfin, en bon père de famille, je voudrai te rappeler ce principe de bon sens tant de fois vérifié « qui paye ses dettes s’enrichit ».

Ta mère s’associe à moi et t’adressons toute notre affection.

Ton père (Eric)


PS : on nous a parlé de travellers chèques, ça a l’air pratique cette chose-là.


*

Cher Papa, 

C'est avec une vive émotion que je découvre ce jour ton courrier. C'est si bon de savoir que tu te souviens de moi et de constater avec quel empressement tu demandes de mes nouvelles. Je suis également heureux de lire vos projets de voyage. Vous qui n'aviez jamais envie de rien lorsque nous nous côtoyions c'est une excellente nouvelle ! Ne dit-on pas « les voyages forment la jeunesse » et encore « mieux vaut tard que jamais » ? 

Je te remercie, de tout cœur, de me rappeler de si tendres souvenirs. Permets, à mon tour, que j'en fasse l'inventaire. 
- 15 ans de pains au chocolat achetés par Maman, qui savait que j'étais intolérant au gluten et qui, avec amour et dévouement, détruisait mon système immunitaire jour après jour... 
- Cette drôle d'histoire de Mobylette que j'avais failli oublier… offerte pour mon seizième anniversaire, achetée à vil prix, sans freins, elle m'a fait traverser le décor. Je ne me rappelle pas des 500 €, mais des 500 points de suture, fort bien. 
- Mon permis de conduire repassé trois fois. J'avoue, je suis confus… Mais me l'offrir pour que j'amène maman faire les courses pendant que tu allais te saouler avec tes amis au bar était au-dessus de mes forces… Tu comprendras, j'en suis sûr. 
- Mes études et ma studette-cagibi-étudiante, que je co-louais avec les cafards. Je ne me rappelais pas que tu avais payé les loyers après m'avoir mis à la porte de chez vous. 
- Quant à l'avocat payé pour mon divorce, tu m'excuseras de considérer cette dette comme étant purgée, dans la mesure où je serais toujours marié si tu n'avais pas couché avec ma femme... 

Je suis ravi d'apprendre que le mot "justice" fait partie de ton vocabulaire. Et tu as raison, cher père, de me dire que vous m'avez rendu heureux : 85 ans de silence, c'est bien votre plus belle preuve d'amour, votre plus beau cadeau. Puisque les bons comptes font les bons amis et que tout comme toi, j'aime rendre la monnaie de toute pièce, tu trouveras ci-joint un jeu morpion à gratter en lieu et place du Traveller chèque. J'espère que tu en apprécieras toute la valeur symbolique. 

Comptant sur ton silence jusqu'à tes funérailles et celles de ma génitrice, je bois une pina colada à votre santé. Je vous adresse mes sentiments les plus vomitifs.

Bien sincèrement.

Votre fils bien-aimé, d'un transat aux Caraïbes. (Catherine) 


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Le Pavillon Fleuri 
28 rue des sablons 
91002 Saint Rémy les Chevreuses 

Paris le 12 juin 2014 

Monsieur,

Pour votre exposition ‘’ Le Pavillon Fleuri ’’, qui avait lieu les samedi 11 et dimanche 12 mai, vous êtes venu me solliciter, le jeudi précédent, afin que je vous fournisse vos plaquettes publicitaires. Vu le délai extrêmement court, vous n’êtes pas sans savoir que j’ai dû faire appel à des fournisseurs travaillant en ‘’Rush’’ et ‘’Super Rush ‘’. Il va sans dire que leurs factures sont en complète adéquation avec leurs délais, et qu’ils ont été payés par mes soins dans un délai tout aussi court. Vos plaquettes vous ont été livrées le vendredi soir, et depuis, je suis sans nouvelles de votre entreprise, mis à part les quelques réponses de votre secrétaire qui m’affirme que le chèque est à la signature, ou parti le matin même. 

Donc… 
Nous sommes, aujourd’hui mercredi et je vous encourage à me faire parvenir mon chèque en ‘’Rush’’ voire ‘’Super Rush’’, afin qu’il me parvienne avant vendredi soir. 

Dans le cas contraire, je me ferais un plaisir de venir samedi, avec quelques amis, sur votre salon permanent pour animer votre espace de vente. Mes amis semblent très intéressés par des projets de pavillon, avec plans, perspectives couleurs et devis détaillés, mais je doute qu’ils aient la moindre intention d’acquérir quoi que ce soit. 

Etant sûr de votre compréhension, face à l’impatience d’un personnage doté d’un respectable pouvoir de nuisance, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées. 

Pierre

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Monsieur,

Pour faire suite à votre courrier que succède l’appel téléphonique de ma secrétaire, je voudrais vous présenter mes excuses pour le retard dans le paiement des plaquettes publicitaires que vous avez bien voulu réaliser pour notre exposition du pavillon familial.

Je vous dois quelques explications, en effet.
La secrétaire en question à qui j’avais confié le matin même le chèque, afin d’honorer votre paiement et que je connaissais depuis vingt ans, une personne très sérieuse, est allée poster votre dû à pieds.

Bénéficiant de toute ma confiance, je n’avais pas mis l’ordre sur le chéquier, erreur que je regrette amèrement aujourd’hui.

Car il faut que je vous dise qu’après avoir encaissé à son profit ledit chèque, elle est allée prendre un ticket de loto.
Et comme vous le savez, il n’y a de chance que pour la canaille ; me le confirme cette carte postale de sa part que je viens de recevoir depuis l’île Maurice par laquelle elle m’indique démissionner.

J’ai bien entendu porté plainte contre cette employée indélicate mais les choses se compliquent puisque la justice a saisi le chèque litigieux comme pièce à conviction et refuse de vous l’adresser.

Dans ces conditions, et malgré ma bonne volonté et ma bonne foi, mon entreprise ne pouvant payer deux fois une même prestation, je vous invite à saisir le médiateur de la République qui ne pourra traiter votre dossier que dans un délai raisonnable de 8 ans.

Vous pouvez encore prendre un billet d’avion pour l’île Maurice dans l’espoir de retrouver mon ex-secrétaire afin de récupérer votre argent.

Enfin, concernant vos amis susceptibles d’être intéressés par des plans métrés et en couleurs de projets illusoires d’acquisition de pavillons, je suis au regret de vous confirmer qu’ils constituent déjà la majeure partie de mes visites.

                                   Bien à vous,
                                   Le gérant du Pavillon fleuri (Eric)




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Hélène 
5e gauche 
Bâtiment C 

Paris, le 22 octobre 2014 

Cher Loïc,

J’ouvre à l’instant ton courrier glissé dans ma boîte aux lettres et je trouve ton initiative très intéressante. Cela fait maintenant dix ans que j’habite l’immeuble et tout autant d’années que je n’apprécie guère le comportement de notre « anonyme » voisine du 6e droite. 

En effet, quand elle n’envoyait pas son chien renifler nos portes pensant ainsi démasquer de dangereux trafiquants de drogue, elle soupçonnait ses voisins, y compris la pauvre Madame Domingues qui ne se déplace plus qu’en déambulateur, de dévaler les escaliers à trois heures du matin en lançant des gaz fumigènes à tous les étages… 

Sa dernière initiative te concernant ne me surprend donc guère (j’ai même appris par le brave Monsieur Claudel qu’elle avait essayé de séduire un des policiers avec sa blouse à fleurs la plus décolletée) et je souhaite tout autant que toi que ces agissements prennent fin. Nous n’aurons ainsi peut-être plus à subir les inondations à répétition de l’entrée de l’immeuble lorsqu’elle arrose obstinément les plantes en plastique qui décorent notre hall. 

Je suis donc tout à fait disposée à prendre le taureau par les cornes en contribuant, par la modeste somme de 24 euros, au financement de la prise en charge psychologique de notre détestable voisine par cette sophro-analyste. 

Avec tout mon soutien, 

Hélène 

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Olivette Martin
27, rue du Rendez-Vous
75012 Paris
Mary Higgins Clark 
Chez son éditeur 
New-York, USA 

Chère Mary,

Je m'adresse à vous (en espérant que vous êtes toujours en vie) car vous êtes depuis mon enfance un modèle, une inspiration, presque une idole. J'ai lu tous vos livres, et je suis toujours frappée par la précision de vos descriptions, particulièrement quand vous détaillez les tenues vestimentaires et la décoration des maisons. Je crois la voir, cette Lucy vêtue d'une jupe droite gris clair et d'un chemisier de soie blanc, chaussée de bottines en daim, une barrette dans ses cheveux châtain mi-longs. Il me semble pénétrer avec elle dans ce salon au parquet clair, aux murs sablés, avec son canapé de cuir vieilli et tous les autres meubles et bibelots minutieusement décrits.

Tous ces détails, livre après livre, ont éveillé en moi une soif de devenir, à mon tour, digne de figurer dans une de vos intrigues - de préférence sans me faire trucider. Mon rêve est d'être aussi bien habillée que vos héroïnes, et de vivre dans un grand appartement décoré avec goût. Mais pour cela, il faut de l'argent ; et c'est là, je l'espère, que vous interviendrez.

J'ai déjà un grand appartement, grand au sens parisien du terme, c'est-à-dire un deux-pièces de 45 mètres carrés.Il ne me reste qu'à le meubler, accrocher quelques toiles (aucun de vos intérieurs n'en est dépourvu) et bien entendu, à m'habiller chez de bons créateurs pour ne pas détonner dans le décor. D'après mes calculs, une somme de 65 000 euros devrait suffire ; vous me la prêterez volontiers, j'en suis sûre, car c'est à peine ce que vous rapporte un de vos romans policiers en un an, et vous en avez écrit plusieurs dizaines. En remerciement, je vous convie à toutes mes prochaines réceptions, qui vous permettront d'admirer mon salon et son hôtesse (je parle de moi). Tenez, soyons encore plus accueillantes : si vous arrondissez votre prêt à 70 000 euros, je pourrai servir du champagne à toues mes réceptions, comme il se doit. Je sais que vous apprécierez.

Dans l'attente de vous lire, chère Mary, je vous embrasse.

Olivette (Vanessa)

PS : Ci-joint quelques catalogues pour vous donner une idée de mes projets (Conrad Shop, BoConcept, Ralph Lauren Home, etc.).

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Olivette Martin 
27, rue du Rendez-vous 
75012 Paris 

Saddle River, le 22 octobre 2014 

Chère Enfant,

Je vous remercie infiniment pour votre lettre dans laquelle vous me faites part de votre admiration. Cette lettre venue de France m’a particulièrement touchée, étant moi-même une amoureuse de la littérature française et de celle de Victor Hugo en particulier. C’est d’ailleurs en pensant à lui qu’il m’est venu une petite idée pour répondre à votre demande.

J’ai un très vieux cousin qui vit dans la magnifique maison qui a inspiré un grand nombre de mes romans. Il est dans une situation financière plus que confortable et pourra certainement combler le moindre de vos désirs lorsque vous serez mariés. Il n’est âgé que de soixante-dix-huit ans et s’il est complètement dégarni, il est plutôt d’humeur affable, lorsque ses reins ne le chahutent pas, que son estomac cesse ses acidités et que sa toux le laisse en paix. Au printemps, vous pourrez le promener sur sa chaise autour de cette maison que vous aimez tant, il vous en sera très reconnaissant.

Quelle romantique histoire ma petite Cosette ! Heu !!!...Pardon ! Ma petite Josette. Ah, Oui!... Il se prénomme Marius, et si toutefois cette solution ne vous convenait pas, j’ai aussi une cousine qui pourrait vous adopter. Elle exerce une profession assez lucrative et n’hésitera pas, j’en suis sûr, à vous y initier.

Elle s’appelle Fantine.

                    Bien à Vous

Mary Higgins Clark (Pierre)


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Chère Amie et Voisine,

Je vous sollicite ce jour afin d’obtenir un certain service.
Nous nous connaissons depuis longtemps déjà et avons partagé de nombreux moments en toute franchise.
Vous sachant généreuse, sans histoire, j’ose vous demander de me prêter la somme de vingt mille euros.
En fait, les vingt mille euros me permettraient de  prendre un nouvel envol.
Je pourrais, ainsi, grâce à votre don, me payer les cours de professeur alpin. Quand je serai devenue professeur alpin, je pourrai alors contribuer à vous faire gravir les montagnes, celles qui vous font tant rêver. Je vous emmènerai en Italie, et même en Suisse.
Dans le cadre de ce nouvel envol que je prendrais, je pourrais m’offrir quelques cadeaux. Vous savez bien que je n’ai pas de goûts de luxe, mais avouez que la robe en soie rouge qui se trouve en vitrine du magasin de la Madeleine m’irait à ravir. J’irai au bal avec.
Je pourrai enfin boire des grands crûs de vin. Et puis, cet argent, vous me le devez un peu. Vous m’avez bien dit souvent combien je vous portais bonheur ! Combien je méritais quelque offrande en toute simplicité. Je souhaite que ce prêt soit notre pacte amical - entre  vous et moi - une folie douce.
Je vous entends déjà me dire : « Quelle bonne idée est-ce là ! ».
Avec la robe rouge, il y a aussi des bottines incroyables avec des lacets enrubannés…
Merci mon amie, j’attends votre petit mot d’acquiescement (dont je ne doute pas !)

A très bientôt,


Votre dévouée A. (Agnès)



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Manuel, qui était absent au 2e atelier, nous propose sur son blog une variation fantaisiste sur ces échanges de lettres : Tempête chez Prospero .


Écrire sans réfléchir 

guerre ; asticot ; plaquette ; lait ; bottine ; cinéma ; nuage


Partir à la guerre, moi, jamais ! Ces généraux d’opérette ne feront pas de moi un asticot des tranchées. En plus, j’ai mes plaquettes en chute libre et je suis allergique au lait de vache. Quoi, on me dit que mon paquetage et mes bottines sont prêts ! Non Monsieur, je m’y refuse, je préfère encore me rendre au cinéma ou m’allonger dans l’herbe et contempler les nuages. 
Hélène 

Au Printemps Haussmann, en ce premier jour de soldes, c'était la guerre. Les clients grouillaient comme des asticots. Le sang des vendeuses se figeait dans leurs veines, leurs plaquettes caillaient. Dans les sacs des femmes, les vêtements s'entassaient sur les légumes et les bouteilles de lait. On se battait pour un manteau, on s'écharpait pour une paire de bottines. C'était un spectacle horrifique et vivifiant, encore mieux qu'au cinéma. Dans la pagaille, quelqu'un déchira un oreiller et un nuage de plumes s'envola sur le magasin. 
Vanessa