Atelier d'écriture
L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.
Atelier n°4
Quelques textes du 4e atelier
Cadavres exquis
Écrire un mode d'emploi
Manuel
Comment voir la vie en rose en 12 étapes
Écrire à partir d'une photo
Nom d’un dragon d’or ! Qu’ai-je bien pu faire pour mériter une telle punition ? Oublier de m’acquitter de ma cotisation mensuelle auprès du Parti ? Avoir cherché sur Google quelles sont les caractéristiques d’une démocratie ? Ou avoir été pris du désir d’avoir un deuxième enfant ? Mais sacré nom d’une baguette en bambou, il s’agissait juste d’un désir !! Auraient-ils réussi à lire dans mes pensées ? Toujours est-il que, est-ce un hasard ou non, c’est moi qui ai été désigné afin de repeindre l’intégralité de la grue de notre chantier, qui culmine à 375 m de hauteur, et de surcroît avec un minuscule rouleau et un seul pot de peinture ! Et moi qui ai toujours eu le vertige… Ils me le paieront !
Et voilà un dossier bouclé, soupira la juge Solène Leport. Notre bonne ville de Limoges peut se rendormir sur ses deux oreilles. L'affaire avait pourtant commencé très mystérieusement. Le Chiwawa de Monique Bellepomme avait disparu quasiment sous les yeux de sa maîtresse. Celle-ci l'avait laissé un moment seul pour dévorer ses croquettes et pffuit ! Plus de chien. L'enquête de voisinage n'avait rien donné.
« refuser au prisonnier toute alimentation à base de croquettes dans la cours de prison ».
J’ai le cerveau qui n’est plus droit.
Atelier n°3
Proposition n°1 : Rédiger une liste
Les personnages de fiction avec lesquels j’aimerais partir en vacances, ou pas ! En précisant pourquoi.
Proposition n°2 : Petite annonces d’un journal local
Premier texte : Chacun choisit un événement (foire, exposition ou activité) et en fait un descriptif plus attirant, pour la plaquette de l’association organisatrice.
Deuxième texte : Un journaliste a assisté à l’événement et en fait un compte-rendu pour le journal local.
Proposition n°3 : Écrire sans réfléchir
Quelqu’un lance un mot à voix haute, et tout le monde écrit une première phrase contenant le mot inducteur. Puis un autre participant lance un autre mot ; on continue à écrire en intégrant ce mot à la deuxième phrase du texte, etc.
Quelques textes du 3e atelier
Les personnages de fiction avec lesquels je partirais en vacances (ou pas)
- Phileas Fogg en souvenir du côté ‘’So British’’ de David Niven
- Arsène Lupin pour détrousser les bénéficiaires d’une retraite ‘’chapeau’’
"Si un voleur vole un autre voleur, le diable s'en rit." (Diderot, Le neveu de Rameau, 1762)
- Le capitaine Morhange pour rencontrer Antinéa
L’Atlantide est un roman de Pierre Benoit (1886-1962) paru en 1919.
- Edmond Dantès pour connaitre le gout de la vengeance
- Le commissaire Adamsberg, afin de partager avec lui ses moments de rêverie
- Noé, afin de comprendre comment il a réussi à faire entrer dans son arche tous les animaux du monde
- James Bond, mais pour des raisons inavouables dans un atelier d’écriture
A partir de petites annonces d'un journal local
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En effet, l’exposition d’objets recyclés aménagée dans l’atelier garage d’Hubert Aucrochet a provoqué la consternation et même l’indignation de certains visiteurs. Sous prétexte de redonner vie à la devise de son arrière-arrière-grand-père Lavoisier selon laquelle « Rien ne se perd, tout se crée, tout se transforme », Hubert Aucrochet a présenté, sur fond de blasons de sa noble famille, des œuvres au goût douteux telles qu’un compost réalisé à partir de cadavres de chiens, une cloche à fromages en carapace de tortue dont l’espèce est protégée ou encore des gants de nettoyage fabriqués à partir de pis de vaches.
Il a, par ailleurs, eu l’audace de verser, à l’insu de tous, dans les fûts de bière destinés à la buvette, une concoction personnelle à base de feuilles de coca et de LSD, ce qui a eu pour fâcheuses conséquences d’offrir un spectacle ahurissant de personnes âgées en déambulateurs ou en fauteuils roulants ne maîtrisant plus leurs engins, tournant autour de la buvette tels des hamsters dans une roue et hurlant « Rendez-nous le pognon du téléthon ! »
La municipalité de Camemberville présente en conséquence ses plus plates excuses à tous les visiteurs venus ce jour-là, s’engage à demander la dissolution de l’association des Doigts agiles camembervillais et enfin déposera plainte contre Hubert Aucrochet pour atteinte à la dignité des personnes et des animaux. Cette manifestation ne sera pas reconduite l’année prochaine et sera remplacée par une exposition de peintures sur galets.
Sculptures en bois flottés de Bernadette de la Rapabois et peintures animalières de Justine Martin-Pêcheur
Gratuit. Au musée des ivoires
Le Musée de Ivoires de Pritiville, célèbre dans toute la région pour sa collection d'éléphants en porcelaine, s'enrichit cette année de deux nouvelles salles dédiées à l'art contemporain.
La première, qui est l'ancienne cafétéria astucieusement réaménagée, accueille une magnifique collection de sculptpure en bois flottés, dont l'auteur n'est autre que notre conseillère municipale, madame Bernadette de la Rapabois. Cette superbe exposition justifierait à elle seule une visite au musée. Mais il s'y ajoute une seconde merveille, que vous pourrez admirer dans ce qui était auparavant la loge du gardien : une exposition de peintures animalières par Justine Martin-Pêcheur, connue à l'international pour ses portraits de bovins.
Venez au Musée des Ivoires ! Vous ne serez pas déçus.
De notre journaliste local à Pritiville
Dimanche, j’ai pu me rendre à la nouvelle exposition de notre cher Musée des Ivoires, entièrement rénové avec l’argent du contribuable.
J’ai pu admirer le faste de notre ancienne cafétéria, qui accueille à grands frais les sculptures en bois frotté de notre chère conseillère municipale, Madame Bernadette de la Rapabois.
Madame de de la Rapabois montre une certaine dextérité à user jusqu’au cœur le bois qui fait ses sculptures. Nul doute que son expérience et sa détermination à user le budget de nos concitoyens ait largement participé à la réussite de l’entreprise.
Et c’est donc pour les remercier, qu’elle a invité en notre chère commune, sa très chère amie Justine Martin-Pêcheur, pour y exposer les portraits de nos administrés.
Ses électeurs apprécieront…
BRIZART
Il s’y tenait le vernissage de l’exposition du Collectif brizartois de peintres, ouverte gratuitement aux adultes de plus de seize ans.
Thématique de cette année : L’origine du monde. Un hommage à Gustave Courbet et sa vision aussi intime que pileuse de la femme. On nous promettait du cubisme, du baroque, du classicisme, de l’impressionnisme… Impressionnant ! Un amoureux des arts et de la femme tel que moi ne pouvait qu’accourir pour découvrir.
Découvrir… Le début de mon drame… Dès la première toile, mon envie fut plutôt de la recouvrir… vite et de courir… loin.
Mon premier étonnement fut de constater la méconnaissance des peintres brizartois dans le domaine de l’anatomie. Confondant le devant et le derrière, le masculin et le féminin, la beauté et la vulgarité.
Mon désarroi fut total quand l’un de mes voisins d’infortune crut reconnaitre sa femme dans ce postérieur informe et grassouillet assis dans un plat de nouilles.
Danton disait « de l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace ! » et l’on a bien fait de lui couper la tête. Car il a manifestement inspiré ces pauvres brizartoises qui n’ont pas hésité à se mettre à poil pour sauver les plumes de ce Collectif en péril.
« Le château n’attire plus les touristes. Depuis plus de cinq ans, la fréquentation est en baisse. Il fallait frapper un grand coup avec cette exposition, afin de redresser la barre ! » me confia le responsable de l’office de tourisme.
Redresser la barre, en espérant mettre au garde-à-vous la virilité de la gent masculine brizartoise…Mais il aurait fallu pour cela plus de finesse, de sensualité, et quelques modèles callipyges que le Collectif n’a pas su trouver…
Notre château se prostitue pour se payer des touristes. Il perd son élégance virginale pour quelques croûtes à scandale.
Si l’origine du monde avait ressemblé à cette vision brizartoise, l’être humain n’aurait jamais vu le jour. Adam n’aurait jamais osé croquer la pomme, de peur d’y trouver des pépins.
Je vous encourage donc à ne pas cautionner cette exposition vulgaire et dénuée de sens artistique.
Maintenant, si vous voulez voir Madame le Maire de beaucoup plus près : tableau numéro 22, dans le couloir d’honneur…
Exposition de pigeons voyageurs, de tracteurs et de voitures miniatures
Gratuit. De 14h à 18h le samedi et de 8h30 à 18h le dimanche dans la salle du Mont-Poutou.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Jeunes Gens,
Vous qui aimez les voyages, vous qui aimez la grande aventure, vous vous sentez attirés par des sensations fortes ?
Venez à Vagueville ! à la salle Mont-Poutou !
ILS SONT ARRIVÉS !
Plusieurs centaines de pigeons voyageurs vous accueillent de leur roucoulement tendre et puissant pour vous proposer… vous proposer ? … Des voyages à travers le monde car ces champions des messagers danseront une gigue autour de vous et vous transmettront des messages venus des quatre coins du monde. Ils vous réservent bien d’autres surprises.
Ils sont arrivés aussi ! Les tracteurs de nos amis les agriculteurs ! Leurs engins vont vous étonner par leur rugissement gazéoleux et sonore. Les tracteurs vont feront rêver de retour à la terre et vos vivrez aussi un voyage avec eux.
Les voitures miniatures rouleront à la rencontre des petits et des grands. Vous entendrez comme un roucoulement de roulement à billes parmi quelques bruissements d’ailes (nous ne vous en disons pas trop…).
Venez nombreux à cette exposition interactive à la salle Mont-Poutou.
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AUX JOUETS ET AUX VETEMENTS
VENEZ NOMBREUX
Foire aux harengs et animations.
Gratuit. Toute la journée sur les quais de Saint-Bigoudi-sur-mer
Le 23 novembre prochain se tiendra la célèbre foire aux harengs de Saint-Bigoudi-sur-mer. A cette occasion, des patrons-pêcheurs viendront exposer leur matériel de pêche, expliquer leurs rudes conditions de travail et leurs méthodes pour lutter contre le mal de mer.
Un espace dégustation permettra aux visiteurs d’apprécier les différentes façons de cuisiner le hareng : mariné, fumé, hareng-saur ou encore rollmops, il y en aura pour tous les goûts !
Interview radiophonique de notre envoyée spéciale de Radio Saint-Bigoudi-Échos :
- Avez-vous été aux « harengs » ?
- Oui, j’ai été ébahie par cette foire où j’ai appris plein de merveilles ! J’ai par exemple découvert comment ne plus vomir par-dessus bord !
- Pouvez-vous nous en donner la recette ?
- Oui : il suffit de respirer le hareng, tout simplement !
- Avez-vous appris d’autres nouveautés autour de cette passionnante thématique qu’est le hareng ?
- Absolument ; j’ai goûté la cuisine des pêcheurs et je ne suis pas déçue ; je me sens quelqu’un d’autre surtout depuis que j’ai goûté les harengs frits à la sauce piquante. Par contre ils vous donnent des rince-doigts qui ne sentent pas très bon et il faut éviter de se lécher les doigts après, mais cela est un détail.
- Avez-vous été au stand « cosmétique » ?
- Oui ! j’ai découvert comment hydrater ma peau en hiver. Regardez : mon visage luit avec des petits reflets argentés.
- En effet, vous brillez avec un teint gris argent ! Vous devenez « brillante » !
- Je me suis aussi parfumée avec ce qu’ils appellent « Divinité harengoune ». Sentez cette douceur, j’en ai mis un soupçon sur mon bras…là...
- Humm ! C’est vrai que cela sent bon. On devine le hareng vivant parmi quelques notes épicées… Et d’où vous vient cette tenue originale ? que portez-vous là ?
- Je porte une robe en écailles de harengs ; les écailles ont été cousues une par une avec un fil d’argent et on a tanné ce tissu avec de l’huile de hareng pour qu’il ait cette belle allure, un peu collante et luisante.
- Mais c’est très à la mode ! et c’est le fruit des femmes de pêcheurs. Décidément, la foire aux harengs de Saint-Bigoudi à de quoi satisfaire tous les Bigoudiens et tous les touristes !
Écrire sans réfléchir
Atelier n°2
Quelques textes du 2e atelier
Monsieur,
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27, rue du Rendez-Vous
75012 Paris
Chère Mary,
Je m'adresse à vous (en espérant que vous êtes toujours en vie) car vous êtes depuis mon enfance un modèle, une inspiration, presque une idole. J'ai lu tous vos livres, et je suis toujours frappée par la précision de vos descriptions, particulièrement quand vous détaillez les tenues vestimentaires et la décoration des maisons. Je crois la voir, cette Lucy vêtue d'une jupe droite gris clair et d'un chemisier de soie blanc, chaussée de bottines en daim, une barrette dans ses cheveux châtain mi-longs. Il me semble pénétrer avec elle dans ce salon au parquet clair, aux murs sablés, avec son canapé de cuir vieilli et tous les autres meubles et bibelots minutieusement décrits.
Tous ces détails, livre après livre, ont éveillé en moi une soif de devenir, à mon tour, digne de figurer dans une de vos intrigues - de préférence sans me faire trucider. Mon rêve est d'être aussi bien habillée que vos héroïnes, et de vivre dans un grand appartement décoré avec goût. Mais pour cela, il faut de l'argent ; et c'est là, je l'espère, que vous interviendrez.
J'ai déjà un grand appartement, grand au sens parisien du terme, c'est-à-dire un deux-pièces de 45 mètres carrés.Il ne me reste qu'à le meubler, accrocher quelques toiles (aucun de vos intérieurs n'en est dépourvu) et bien entendu, à m'habiller chez de bons créateurs pour ne pas détonner dans le décor. D'après mes calculs, une somme de 65 000 euros devrait suffire ; vous me la prêterez volontiers, j'en suis sûre, car c'est à peine ce que vous rapporte un de vos romans policiers en un an, et vous en avez écrit plusieurs dizaines. En remerciement, je vous convie à toutes mes prochaines réceptions, qui vous permettront d'admirer mon salon et son hôtesse (je parle de moi). Tenez, soyons encore plus accueillantes : si vous arrondissez votre prêt à 70 000 euros, je pourrai servir du champagne à toues mes réceptions, comme il se doit. Je sais que vous apprécierez.
Dans l'attente de vous lire, chère Mary, je vous embrasse.
Chère Enfant,
Je vous remercie infiniment pour votre lettre dans laquelle vous me faites part de votre admiration. Cette lettre venue de France m’a particulièrement touchée, étant moi-même une amoureuse de la littérature française et de celle de Victor Hugo en particulier. C’est d’ailleurs en pensant à lui qu’il m’est venu une petite idée pour répondre à votre demande.
J’ai un très vieux cousin qui vit dans la magnifique maison qui a inspiré un grand nombre de mes romans. Il est dans une situation financière plus que confortable et pourra certainement combler le moindre de vos désirs lorsque vous serez mariés. Il n’est âgé que de soixante-dix-huit ans et s’il est complètement dégarni, il est plutôt d’humeur affable, lorsque ses reins ne le chahutent pas, que son estomac cesse ses acidités et que sa toux le laisse en paix. Au printemps, vous pourrez le promener sur sa chaise autour de cette maison que vous aimez tant, il vous en sera très reconnaissant.
Quelle romantique histoire ma petite Cosette ! Heu !!!...Pardon ! Ma petite Josette. Ah, Oui!... Il se prénomme Marius, et si toutefois cette solution ne vous convenait pas, j’ai aussi une cousine qui pourrait vous adopter. Elle exerce une profession assez lucrative et n’hésitera pas, j’en suis sûr, à vous y initier.
Elle s’appelle Fantine.
Bien à Vous
Écrire sans réfléchir