Atelier d'écriture
L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.
Atelier n°9
Quelques textes du 9e atelier
- La réalité de l'énervement est une souris couchée.
- Le rein a ses caprices que la folie n'ignore point.
et d’ma bouche sort que des âneries.
Luxe, calme et volupté. » (Charles Baudelaire)
Misère, colère et abstinence.
Ascèse, tintamarre et raideur.
L’histoire ressemble à s’y méprendre à un film déjà vu mille fois sur des adolescents boutonneux destinés à d’autres adolescents boutonneux. Pourtant, le talent du désormais célèbre réalisateur néerlandais métamorphose ce qui s’annonçait comme un vulgaire navet en un chef d’œuvre de ce cinéma que l’on peut aisément aujourd’hui qualifier de « social », grâce à son analyse incisive et émouvante de la psychologie de jeunes en quête d’identité et au choix de ses acteurs, surprenants de sincérité et de générosité.
Le Paris-Marseille de l'enfer, sorti en salles cette semaine, est le dernier exemple en date de ces films français "à l'américaine" qui envahissent les écrans depuis le succès public des Titans de la Beauce.
- Mais non, tu t’es trompé dans le code radio, c’était rouge à lèvres l’information à transmettre !
- Peut-être, mais tu sais, moi, j’suis tout sauf souple : on m’a dit de transmettre « pistache », je transmets « pistache », point final.
- Toi, t’es pas une flèche, doit plus y avoir une seule étoile qui brille dans ta caboche…
- Ben voilà, j’ai la pression maintenant ! Tu m’embrouilles et je risque de me tromper dans mes transmissions !
- Allons Raymond, ne nous fâchons pas, c’est pour libérer la France et nos familles que nous faisons ce boulot, faut penser à ça et à rien d’autre.
- T’as raison Roger, une fois la guerre finie, j’irai coincer la bulle sur une île déserte avec ma mignonne, et tout ça sera loin.
Il se régala de sa glace à la pistache. Elle était parfaite, meilleure encore que le sorbet au citron de ce matin. Le seul problème est que son rouge à lèvres disparut sur la cuillère, au fur et à mesure du festin. Heureusement, les canons actuels de la beauté sont plus souples qu'avant. Avec ou sans rouge à lèvres, il brillait comme une étoile dans un ciel hivernal. Sa glace terminée, il ôta son gilet à pressions et s'allongea pour faire une sieste. Dans sa famille, la sieste était une coutume sacrée, à ne négliger sous aucun prétexte. Il passa l'heure qui suivit dans sa bulle de rêve et de digestion.