Atelier d'écriture

L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.

Mercredi atelier n°1


Proposition n°1 : Lipogramme 


Définition : un texte dans lequel l’auteur s’impose de ne jamais employer une ou plusieurs lettres.
Exemple : Le roman de Georges Perec La Disparition, entièrement écrit sans la lettre e. 

On écrit quelques phrases sans O ni R.  


Proposition n°2 : Logo-rallye 


Écrire un texte contenant une liste de mots préparée par le groupe.


Proposition n°3 : Échange de lettres 


• Texte 1 : 

Écrire une lettre à un personnage fictif, issu de la littérature, d'un film ou série télévisée, d'une publicité, du folklore...


• Texte 2 : 

À partir du texte d’un autre participant, rédiger la réponse du personnage fictif. Le narrateur peut être lui-même un personnage, pas forcément l’auteur du texte.

Quelques textes du 1er mercredi


Lipogramme 


Sans aucune idée amusante, il puisait sans cesse dans sa tête vide, un semblant de blague salace, un semblant de gag bêta, qu’il contait à ses amis ébahis de si peu de finesse.... 
Pierre 


Logo-rallye 


réunion ; ardoise ; toboggan ; armoire ; loi ; mur ; feuille ; sanglier 

Une réunion est programmée entre les associés au sujet de l’ardoise laissée par le précédent mandataire. Pour éviter un effet toboggan des dettes et d’avoir à dépenser prochainement l’équivalent d’une armoire normande remplie de billets de cinq-cents euros, il faut utiliser les ressources offertes par la dernière loi bancaire afin de construire un mur entre le patrimoine de chaque associé et les dettes de l’entreprise si étanche que même une feuille ne pourrait se glisser entre ses briques, et si solide que même un sanglier qui le percuterait au plus fort de sa course ne pourrait l’ébranler.

Christophe


Afin de continuer à assister aux réunions des anciens du club de bilboquet, il avait du régler son ardoise au patron du troquet, qui menaçait de l’éjecter façon toboggan s’il ne payait pas son dû illico-presto.
Vu le monument, bien obligé, il s’était exécuté devant cette armoire à glace menaçante. Comme disait Michel Audiard : “Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos les écoutent’’… Telle est la loi… 
José n’était pas un obstiné, toute sa vie il avait su, vu son gabarit, contourner les obstacles et éviter les murs. Mais ceci ne l’empêchait pas de penser, en récupérant sa note, chiffres bien alignés sur la feuille que lui tendait méchamment le primate, que, tout petit, lui aussi aurait bien aimé tomber dans la marmite de potion magique. Il aurait pu, alors, distribuer quelques baffes à loisir et, accessoirement ,se gaver de sangliers aux frais d’un bistrotier. 

Pierre

Échange de lettres 


Cher Clark! 

Je vous écris pour vous dire combien j'aime vos articles dans le journal le "Daily Planet" auquel je suis abonnée depuis si longtemps. Je guette chaque jour l'arrivée du facteur, je me pose tranquillement dans mon fauteuil, avec une bonne tasse de chocolat chaud et je vous lis.

Mais aussi j'ai une demande très spéciale à vous faire, je sais qu'avec votre collègue Loïs vous entretenez des rapports privilégiés avec Superman que tous les habitants de la ville voient passer plusieurs fois par jour au-dessus de leur tête! Je suis âgée maintenant et ma vie bien tranquille fait que je n'aurai sans doute jamais besoin des services de ce grand héros. Mais avant de quitter cette vie, je serais tellement ravie si vous veniez me rendre visite avec lui, oh, pas longtemps bien sûr, je sais que tous les trois vous avez beaucoup de choses tellement plus importantes à faire que de venir tenir compagnie à une vieille dame comme moi, mais juste le temps de prendre un chocolat ou un thé ou un café, et aussi de poser pour une petite photo de nous quatre que je pourrais laisser à mes petits neveux qui sont si loin.

J'espère que ma demande ne vous paraitra pas trop audacieuse, mais je sais aussi que vous avez du cœur et que vous trouverez un peu de temps pour me répondre.

MISS MARPLE (Odile) 

PS: Même si vous ne venez que tous les deux, Loïs et vous, vous serez les bienvenus.

*

Dear Miss Marple,

Je suis très touché par votre lettre pleine de sincérité et si bienveillante. Il est toujours réconfortant pour les journalistes que nous sommes, Loïs et moi, de savoir que des lecteurs prennent plaisir à lire nos articles et partagent avec nous un peu de leur intimité. Cette complicité à distance, c’est au fond notre récompense pour les longues heures de solitude passées à peaufiner nos formules et à polir notre style.
Je suis également très flatté de votre admiration pour Superman. Je lui en ai fait part, comme de votre aimable invitation à boire un thé ou un chocolat dans le confort douillet de votre salon.
Cependant, notre héros ne pourra s’y rendre. Les tâches si nombreuses auxquelles il doit faire face ne lui autorisent malheureusement pas ces instants de relâchement. L’humanité pourrait en souffrir ! Cette servitude est la contrepartie de sa grandeur et je ne doute pas que vous le comprendrez. Néanmoins, parce qu’il a effectivement du cœur, Superman a dédicacé à votre intention une photo de lui que j’aurai le plaisir de vous remettre avec Loïs chez vous autour d’un bon chocolat. Dans l’attente de vous rencontrer,

Sincerely Yours, 
Clark (Christophe)



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Ma chère sorcière bien-aimée,

Demain, je dois organiser une fête pour le mariage de ma fille Angeline. Pfffff, cela va être difficile car ma belle-fille n'a pas assez travaillé pour que la maison soit "clean". Il y a encore pleins de poussière à la cave, au RDC .... ; tu l'auras bien compris, dans toutes les pièces du château !
Son père ne lui dit jamais rien, il faut toujours que je sévisse. Malgré que je l'ai obligée à travailler la nuit, rien n'y fait, elle est lente, bête et frivole à chanter à tue-tête avec les oiseaux du grenier.
Oui, donc, demain nous recevons 150 personnes de la plus haute sphère et même le repas gargantuesque est en train de devenir un repas de lapin où feuilles de salade, carottes, olives et je ne sais quoi d'autres, au fil des heures dans les cuisines.
Tu comprendras que je suis dans le pétrin !
Pourrais-tu venir faire trémousser ton nez, si efficace, pour remettre de l'ordre dans cet infini "bordel".
Avec plein d'espoir, je t'ai fait préparer la chambre bleue, ta préférée !!!!

La belle mère de Cendrillon (Carine)


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Dieu,

J’ai beau aller chaque semaine à la messe, prier assidument tous les jours, tenter de faire le bien autour de moi et j’ai l’impression que rien ne vient en retour.

Je commence à douter de ton existence. Depuis Jésus, plus aucun signe de toi !
Il n’y a qu’à voir l’actualité pour se demander ce que tu branles ?
Pourquoi cette tempête ? Pourquoi ces guerres ? Pourquoi la famine ? Et je ne parle pas des autres religions ! Pourquoi il en existe plusieurs ? Je ne comprends pas. Je suis perdue.

Je t’en prie, fais-moi un signe. J’ai joué au loto pour vendredi. 153 millions à gagner.
Si tu me fais gagner, je te promets de faire le bien autour de moi et de te construire une église !

Amen.
Ophélie WINTER (Laurine)

*

Ophélie, ma fille,

Je prends ma plume, c’est très rare comme tu le soulignes. Mea culpa.
En préambule, ne me parle pas de mon Fils, tu as vu comme Il a fini, celui-là !
En revanche, toi, je te regarde d’en haut, chaque dimanche quand tu viens me voir à la messe.
Un vrai plaisir.
J’avoue que j’admire toujours tes décolletés…ça me change de ces vieilles bigotes endimanchées.
Tu vois, je crois que même Eve, je l’ai bien moins réussie que toi à l’époque de la Genèse. Oui, Eve était un brouillon à comparer de tes charmes.
Alors, ne me reproche pas les guerres, ni la famine, ni les tempêtes. Si je ne stoppe pas ces fléaux, c’est que mon regard est trop souvent accaparé par ta personne.
Pendant ce temps, le diable s’en donne à cœur joie. Tu sais ce que c’est, dès que tu as le dos tourné, le Malin en profite !
Quant à la question du loto, je suis au regret de t’informer que je ne vais pas interférer. Non pour te décevoir, mais pour ton bien.
Car ma fille, je connais ta vanité et je sais que tu gaspilleras tes 153 millions d’euros en opérations chirurgicales dispendieuses. Or, tu sais que ce genre d’interventions présente des risques. Parles-en à Emmanuelle Béart pour t’en convaincre.
Je suis conscient qu’avec une telle réponse, tu ne chanteras plus jamais « Dieu m’a donné la foi », ton unique tube.
Le public t’oubliera donc définitivement. Tu ne seras enfin plus qu’à moi quand tu viendras à ma rencontre le dimanche.
Allez, sans rancune.

Dieu (Eric) 

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Monsieur le Comte, 
Ou devrais-je vous appeler Edmond ???... 

Je viens, par la présente, vous exprimer mon plus profond mépris. La fortune vous serait-elle montée à la tête, que, sous prétexte d’une vague trahison, vous vous permettiez de régler vos comptes avec vos anciens amis, allant même jusqu’à convoiter la Mercédès de l’un d’eux. 
Il semblerait que vous soyez devenu quelque peu austère, voir rancunier. Vous faites penser à un homme un tantinet frustré en amour. À votre place, je consulterais. Cela vous permettrait de voir les choses sous un angle différent et, qui sait, peut-être un jour, de remercier ceux qui vous ont permis de faire un si long séjour dans un relais-château en pleine mer. 
Rappelez-vous, Edmond, dans nos longues discussions, je pensais vous avoir enseigné que le pardon est la meilleure des choses sous peine de devenir aussi méprisable que ceux que vous avez condamnés… 

Abbé Faria (Pierre)
*
Cher Abbé Faria 

Permettez-moi de revenir sur vos propos et d’y répondre. En effet, votre lettre m’a profondément désolé… pour vous.
Tout d’abord, vous me dites ressentir à mon égard un mépris dont je ne comprends pas l’origine. 
Si vous me conseillez d’expérimenter le pardon, je peux imaginer que vous en êtes empli, que vous le revendiquez comme une qualité supérieure. 
D’où vient alors ce mépris ? 
Ne devriez-vous pas plutôt me comprendre et m’absoudre ? 
D’autre part, je ne partage pas votre vision des choses. 
Pourquoi serait-il mieux de pardonner que d’exprimer une saine agressivité à l’égard de ceux qui m’ont tant malmené ? 
Je me sens beaucoup mieux à présent, et nettement moins frustré sur un plan sexuel depuis que je partage la couche de celle qui m’avait été volée. 
Je n’apprécie pas votre humour. J’ai appris à explorer mon ressenti sans le banaliser, ni le sous-estimer. Votre bon mot sur le relais château ne me fait pas rire. J’y ai été si malheureux. Seule la haine m’a aidé à tenir. Une belle défense. 
Je vous conseillerai donc à mon tour de consulter. Un stage de développement personnel vous ferait le plus grand bien. Vous auriez l’occasion de vivre dans l’ici et maintenant et d’aller expérimenter d’autres réactions, peut-être plus compatibles avec ce que vous ressentez réellement. 
Croyez-moi, cher Abbé, vous me remercierez. 
Quoiqu’il en soit je vous pardonne. 

Votre comte de Monte Cristo (Ines)

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Cher Client,

Tout d'abord merci pour votre fidélité sans faille et pour la belle confiance que vous accordez à tous nos produits. Je vous félicite pour cette connaissance et cette description si fine et si détaillée que vous en avez et qui récompense largement tous les soins que nous apportons à satisfaire notre clientèle.

Depuis de nombreuses années nous cherchons à aller de l'avant pour répondre aux nouvelles exigences d'une société qui, vous le savez, a besoin d'aller toujours plus loin, plus vite, et demande à la fois de se laisser surprendre et à être accompagné au mieux dans la réussite des projets de chacun.

Quant à votre demande sur l'arrêt de la fabrication des I phones jaunes, elle est légitime et doit être examinée avec tout le soin nécessaire.

C'est pourquoi je transmets votre requête à mon équipe d'ingénieurs qui séjourne en ce moment dans un stage de développement personnel au Népal. Dès leur retour je suis sûr qu'ils auront à cœur de mettre cette question des I phones jaunes à l'ordre du jour dès que leur programme très chargé le leur permettra.
Avec toute ma reconnaissance pour votre fidélité et la pertinence de vos remarques.

Tim Cook (Odile)  
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Dieu,
Je sais bien que tu n’existes pas. Je ne me fais aucune illusion.
Ce n’est même pas l’histoire du pari de Pascal, au cas où…non !
C’est comme une catharsis.
Ça va peut-être me faire du bien de l’écrire.
Quand je pense à toutes ces horreurs commises en ton nom, je rage, j’enrage.
Il parait que c’est profondément humain, la foi.
Nous aurions tous, tapi au fond du cerveau, une zone du mysticisme qui nous pousserait à croire.
Les contraintes existentielles (angoisse de la mort, absurdité de la vie, liberté difficile à gérer, engendrant lourde responsabilité) font le reste.
Le problème c’est que cette zone n’a pas été activée lors de ma conception. Et j’en viens à le regretter.
Si j’ai grandi à une époque ou il était de bon ton de se moquer gentiment de toi et de tes fidèles, tu es beaucoup mieux protégé aujourd’hui.
Je commence à avoir peur de donner mon avis sur toi de peur de déclencher des réactions hostiles. Tu prends trop de place.
Et j’ai beau comprendre les mécanismes qui expliquent ton invention, je souffre de voir tant de personnes agir en ton nom.
J’ai relu dernièrement le pamphlet de Bertrand Russel à ton propos.
J’ai passé un bon moment. Je suis d’accord avec lui :
Si tu existais vraiment, tu devrais avoir le cran de démissionner, de t’effacer, de disparaitre.
Je ne te remercie pas.
Je ne suis pas cordiale.

Ines 
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Chère Inès,  

Merci pour ta franchise ! Elle me blesse malgré tout ! Et oui ! tu viens frotter tes lignes sur mon coeur déjà en sang !!! 
Est-ce une question de période ? Cela fait longtemps que je me pose la question !!! Est-ce que cette belle création qu'est la vie, a connu une erreur d'aiguillage sur les cellules dites "neurones" !! 
Je ne sais toujours point !!! J'ai essayé de me montrer à vous tous, sous différentes formes mais, à chaque fois, j'ai été l'objet du rejet ! 
Et pourtant, les fidèles parlent en mon nom, ils savent tout ou rien, peu importe, du moment que cela leur serve !! 
Ne regrette pas, ma chère Inès, de ne pas avoir la zone de la croyance en Dieu activée car le principal est que tu crois en toi : cela est ma plus grande joie !!! 
Et c'est pour cela, malgré mes grands moments de désespoir face à la violence faite en mon nom sans ma permission, que je ne démissionnerai pas, car oui, chaque moment où tu crois en toi est une bataille de paix et d'amour gagnée qui envahit tous les êtres à l'infini. 

A bientôt,

Dieu infiniment petit (Carine)


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Jeanne de "Jeanne et Serge" répond à une lettre de fan

Ma Chère Caroline,

Je ne pense pas avoir des idées rétrogrades et en ce qui concerne le mariage, cette institution me semblant tellement désuète, je puis t’affirmer que je ne suis ni pour ni contre celui que l’on dit ‘’Pour Tous’’… J’ajouterais même, que je m’en fous et contrefous. Chacun fait ce qu’il veut avec sa vie et, quel que soit son orientation, a le droit de se rassurer comme il peut… 
Cela dit, si j’avais eu un peu plus de respect pour nos institutions, j’aurais quand même dit non à ta gentille proposition et ceci pour deux autres raisons. La première, c’est que je vis aujourd’hui avec Georges, un libertaire qui me rend parfaitement heureuse. La seconde, c’est que je pense qu’il faut être doté d’un certain courage pour vivre avec une personne aussi fantasque que Toi. 
Vraiment désolée. Avec tous mes regrets. 
Tendrement 

Jeanne (Pierre)

Lundi atelier n°1


Proposition n°1 : Lipogramme 


Définition : un texte dans lequel l’auteur s’impose de ne jamais employer une ou plusieurs lettres.
Exemple : Le roman de Georges Perec La Disparition, entièrement écrit sans la lettre e. 

On écrit quelques phrases sans O ni R. 

Proposition n°2 : Échange de lettres


• Texte 1 : 
Écrire une lettre à un personnage fictif, issu de la littérature, d'un film ou série télévisée, d'une publicité, du folklore... 

• Texte 2 : 
À partir du texte d’un autre participant, rédiger la réponse du personnage fictif. Le narrateur peut être lui-même un personnage, pas forcément l’auteur du texte. 


Proposition n°3 : À partir d'une photo 


Proposition n°4 : Logo-rallye 


Écrire un texte contenant une liste de mots préparée par le groupe.

Quelques textes du 1er lundi


Lipogramme sans R ni O 


Une ellipse, s’agit-il de cela ? Je ne sais… N’essayez pas, cela est quasiment inenvisageable. Là-dessus, le mieux est l’ennemi du bien.
Patrice 


Échange de lettres 


Bonjour, Toi la Petite Fille Modèle dont j’ai lu l’histoire dans ma petite enfance ! 

Sais-tu que, quand j’y repense, cela serait complètement impossible à envisager de nos jours ? Un garçon de 10 ans qui lit un livre de la Comtesse de Ségur et qui plus est, sur une fille sage ? 
Et pourtant, n’est ce pas cela la vraie beauté des choses de ne pas cantonner les garçons à Star Wars et les filles à Barbie ? 
Bien sûr, il y eut le Club des Cinq, les illustrés sur la guerre comme Battler Britton etc… mais la vraie vie n’est-elle pas faite de mélanges et d’harmonie ? Et n’est ce pas ainsi qu’on apprend à connaitre l’autre, à respecter son prochain (presque) comme soi-même et à vivre le mieux possible en société ? 
À vrai dire, je ne ressens aucun doute sur cette question et je me prends à rêver d’un monde où l’amour, l’art, la poésie, la musique seraient nos motivations premières. 

Olivier (Patrice) 

*

Cher Olivier,

Cher ami de coeur dont je découvre l'existence après un siècle et demi passé en compagnie exclusivement féminine... 

Quel plaisir de rencontrer un garçon sensible et pur, capable de comprendre la délicatesse de mon âme ! J'ai été élevée avec des principes tellement stricts que je pensais ne jamais avoir une vraie conversation avec un garçon, excepté le petit Paul, mai sil n'est pas très drôle, et de plus il est toujours avec sa cousine Sophie. Ces deux-là vont finir ensemble, c'est écrit d'avance. Les autres garçons ne semblent pas apprécier ma compagnie ni celle de ma soeur ; ils nous trouvent trop sentencieuses et ennuyeuses ! Ce qui est la définition même d'une petite fille modèle ; je ne peux pas aller contre ma nature. 

Vous parlez de notions qui me sont inconnues, comme Barbie et un certain Club des Cinq (j'espère qu'il ne s'agit pas de franc-maçonnerie, Dieu nous en préservé !), et vous employez des mot anglais qui, je l'avoue, m'inquiètent un peu. N'oubliez pas, quelle que soit la guerre à mener, que l'Anglais est notre ennemi héréditaire et qu'il est de votre devoir de servir votre Roi, jusqu'au sacrifice suprême s'il le faut. Mais je m'égare. Vous me paraissez être un honnête garçon, à l'âme pure et droite. Vous n'avez pas besoin de mes conseils, mais de mon amitié que je vous donne bien volontiers. 

Si vous le voulez, prenons ensemble le temps d'adresser un prière en l'honneur de notre sainte patronne la Comtesse de Ségur. 

Avec toute mon amitié, 

Madeleine, Petite Fille Modèle (Vanessa) 

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Réponse du Comte de Monte Cristo à André 

Mon bien cher André,

Sache tout d’abord que je viens juste de recevoir ta lettre alors que, d’après la date, tu l’as écrite il y a 3 mois déjà. 
Je te remercie infiniment pour tes pensées. 
Pour te répondre, dire que je ne m’ennuie pas serait tout de même exagéré. Disons que la solitude forcée m’a poussé à regarder à l’intérieur de moi-même afin d’y rechercher un sens à la vie et aussi et surtout un espoir de m’extirper de ce trou noir. 
De plus, heureusement, j’ai pu trouver une solution dont je te parlerai quand nous nous retrouverons enfin. 
Pour ce qui est de la vue, non, je dois le reconnaitre, je n’ai aucune vue vers l’extérieur, cloitré que je suis dans cette satanée cellule sans fenêtre. 
Une bibliothèque ? Mais tu plaisantes, mon Dédé! Rien du tout ! Et comment lirais-je ? Il fait noir dans ce trou. 
Comme je le mentionnais un peu plus haut, j’ai beaucoup à lire et à déchiffrer dans mes pensées sur moi-même. Et puis, disons le tout net, certains projets m’animent et gonflent ma motivation mais je ne puis t’en parler aujourd’hui. Tout ce que je peux en dire, c’est qu’il y a du boulot… 
Je suis tellement heureux de lire que tu es devenu papa et le prénom que vous avez choisi est si beau !
Embrasse-la ainsi que sa maman que, malheureusement je ne connais pas, mais qui sait….. ? 

MC (Patrice) 

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Paris, jardin du Luxembourg, 
le 18 septembre 2017 

Cher Bonhomme Cetelem, 

Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais vous êtes pour moi une figure familière grâce à vos apparitions régulières sur les panneaux publicitaires de la ville. J'ai toujours été attiré par votre tête ronde et verte et votre sourire espiègle ; pour un peu, je prendrais un "crédit revolving" à 18,12 %, rien que dans l'espoir de vous rencontrer. Mais dans ma famille on ne s'endette pas pour acheter un toit ; on le construit et on le reconstruit, c'est une de nos activités principales au printemps. 

Vous l'aurez compris, je suis un pigeon. Je réside en ce moment au jardin du Luxembourg, face au Sénat ; l'adresse st prestigieuse, mais depuis quelques années nous sommes envahis par des familles de ramiers venus du sud de la France. tous nos arbres sont occupés. Il y a tellement de nids que certains tombent par terre avec les petits dedans, et ça piaille à n'en plus finir. j'aime le calme ; je n'en peux plus de cette situation. 

J'ai donc eu l'idée, en contemplant votre magnifique tête de gazon, de m'y installer, si vous en êtes d'accord. Pour moi ce serait enfin un endroit tranquille où construire mon nid et pondre des oeuf. Pour vous, ce serait l'assurance ("assurance", hi hi, jeu de mots !) d'avoir de la compagnie, et des conversations intéressantes car je sui sun pigeon cultivé et ouvert d'esprit... 

Dans l'espoir que ma proposition vous intéressera, veuillez agréer, cher Bonhomme Cetelem, mes salutations distinguées. 

Cui cui ! 

Pijou le pigeon (Vanessa) 



À partir d'une photo 




Cette image présente de nombreuses facettes presque antinomiques. 
Si on jette un regard rapide, que perçoit-on ? Une jeune femme avec des lunettes de soleil, tenant de la main gauche un tambourin et entourant de la main droite les épaules de son petit garçon chéri.
Ainsi donc, on peut les imaginer sur une plage, dans le sud de l’Espagne. 
La chaleur étant à son comble, elle ne va pas tarder à emmener son petit au bord de l’eau afin qu’ils se trempent tous deux dans la belle eau claire de la Méditerranée. 
L’artiste qui a conçu cette sculpture a donné à cette dame un aspect assez sensuel. Les lunettes sont-elles d’origine ? Son habillement accentue encore l’ambigüité. Il s’agit, semble-t-il d’une vraie robe dont on a habillé la statue. Et le motif visible sur le haut représente des squelettes. 
Qu’a cherché le sculpteur, voire même le photographe ? 
Last but not least, on aurait pu à priori envisager que cette sculpture représente une vierge à l’enfant comme on a pu les voir sur de multiples tableaux ou statues à travers les siècles. 
Cette image, alliant donc la sensualité à la ferveur religieuse du christianisme ne serait-elle pas là pour choquer certains ? Toutes religions confondues ? 
Allez, optons pour cette interprétation très ambigüe, voire même choquante pour de nombreuses personnes.

Patrice 


Logo-rallye 


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Il y a un an, j’étais dans la montagne, plus exactement dans les Alpes de Haute Provence. J’étais chez des amis qui adorent les chats. Ils en possèdent huit. Un jour, pour le déjeuner, il était prévu des spaghettis à la bolognaise. Tout était prêt, nous étions juste en train de finir une partie de pétanque dans la cour ombrée. Soudain, mon ami arrive, les bras le long du corps, comme un vrai pingouin, un chat sur l’épaule et nous annonce, comme ça, sans même paraitre étonné, qu’une vague de 10 mètres avait englouti les Champs Elysées à Paris. D’où cela pouvait-il venir, nul ne le sut jamais, mais des rumeurs persistantes affirment que le phénomène a pris corps à Azay Le Rideau.

Patrice