Atelier d'écriture

L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.

Quelques textes du 2e mercredi


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enfant ; planète ; oreille ; aborigène ; pizza hawaïenne ; cavale ; matadore

Un jour l’enfant en cavale arriva tout droit de sa planète. Il fuyait de peur qu’on lui coupa les oreilles car il avait la fâcheuse habitude d’écouter aux portes, et là où il habitait cela déplaisait beaucoup. Il arriva dans un pays peuplé d'aborigènes où il n’avait plus besoin d’écouter aux portes pour entendre ce qu’il se disait, car les voix faisaient echo.  Là il grandit et vécut heureux car il entendait tout. Bien sûr il n’était plus question de manger des pizzas hawaïennes mais peu importe il s’en accommodait, ses oreilles ne risquaient plus rien ; mais un jour il eut un doute.  Loin, très loin de l’autre coté de son village, il vit, caché là, un personnage vêtu d’une drôle de façon. Curieux, il demanda:
- Qui es-tu ? je ne t’ai jamais vu.
- Je suis un matador, le plus fort, le plus grand de tous les matadors, dit l’homme.
- Et c’est quoi un matador ?
L'homme vêtu d’une drôle de façon lui expliqua le déroulement d’une corrida, il y mettait tant de passion que le petit qui avait grandi, grandi, grandi, redevint tout petit, tout petit, tout petit. Soudain une question lui vint : que faisait donc ce matador si bien caché ? Qu’avait-il fait lui, sur sa planète ? En tout cas il se cacha les oreilles et repartit à toutes jambes.
Fin.

 Sylvia