Atelier d'écriture
L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.
Atelier n°4
Atelier n°3
Proposition n°1 : Baobab
Proposition n°2 : Évoquer un lieu
Proposition n°3 : À partir d’une photo
Atelier n°2 (à distance)
Proposition n°1 : Inventaire
Proposition n°2 : Journal intime
Proposition n°3 : Avec une phrase à caser
Atelier n°1
Proposition n°1 : Cadavre exquis
Proposition n°2 : Lettres
Proposition n°3 : À partir d’un inducteur
Bonus : Scriptoclip
Quelques textes du 1er lundi
Lettre de motivation et réponse du recruteur
Jules Plantin 83 avenue Docteur Arnold Netter
Si j'avais su...
Atelier n°10
Proposition n°1 : Liste/inventaire
Proposition n°2 : Le jeu oulipien ABA
Proposition n°3 : À partir de deux mots
Proposition n°4 : À partir d’un inducteur
Bonus: Scriptoclip
Quelques textes du 10e lundi
J’aime, j’aime pas
- Je n’aime pas la haine, les jugements lapidaires sur l’autre, sur les gens différents de nous
- J’aime l’amitié, le respect, le recul avant de lancer un jugement critique
- Je n’aime pas l’hypocrisie
- J’aime la musique, notamment l’opéra, la lecture et le partage
- Je n’aime pas les sectes et les esprits sectaires.
Jeu oulipien ABA
car il n’attendait personne à 2h du matin, pendant cette longue nuit de veille.
Il repensa à ce moment d’hésitation où il s’était demandé s’il devait répondre au coup de sonnette.
Le violent coup de couteau qu’il reçut en pleine poitrine mit un terme définitif à toutes ses questions.
On ne saura jamais si Albert avait eu raison de lui ouvrir.
Dommage... Bravo
Christian semblait intéressé par cette perspective mais quelque chose le gênait, et même on pourrait dire, le choquait : en effet, cette proposition ne s’adressait qu’à lui et pas à son épouse, Marie Do, qui était elle aussi une ancienne camarade de classe du trio Régis, Alfred et Christian. Colette était venue rejoindre le groupe plus tard et avait séduit tout le monde.
Le problème de Christian était que son épouse était une très bonne amie de… Marie Odile, l’ex-épouse de Régis que ce dernier détestait depuis leur divorce qui avait été d’une violence inouïe.
Laisser Marie Do venir dans la petite ville du sud aurait permis à celle-ci de revoir Marie Odile et donc d’instiller un poison dangereux dans la joie des retrouvailles.
Informé de l’hésitation de Christian, Régis l’appela, alors qu’ils ne s’étaient pas parlé depuis des lustres, et réussit à le convaincre d’accepter la proposition d’Alfred.
Ils purent donc entreprendre ce voyage des retrouvailles. En une journée de voyage, ils atteignirent le petit village de Régis.
L’évènement fut à la hauteur de leurs espérances et ils fêtèrent cet évènement comme il se doit.
Bravo !
Si ça n’avait tenu qu’à moi...
J’ai beau tenter de réfléchir, d’imaginer un sujet sur lequel je pourrais écrire au moins une page, rien ne vient.
Mon esprit semble rechigner à se mettre en branle, comme s’il était bloqué par une flemme indicible.
Serais-je comme un véhicule qui refuse de démarrer parce que sa batterie est à plat ou le réservoir vide ? Par dieu, je ne sais… mais ma tentative de tourner autour du pot pour éviter la grande confrontation semble pouvoir aboutir, à force de sortir les mots les uns à la suite des autres, à une sorte de magma dénué de sens.
Si ça n’avait tenu qu’à moi, je serais parti dans une sieste avant l’heure.
Mais, justement, il faut bouger, ne pas accepter la fermeture, communiquer avec soi-même, certes, mais pour se tourner vers l’autre.
Donc, conclusion : si ça ne tient pas qu’à moi, je vais jouer le jeu et montrer un visage ouvert et souriant.
Scriptoclip
chat, crayon, garage, moteur, chaussette cloche, noce, sieste
Estelle avait un chat dans la gorge; elle toussa pour retrouver la suavité habituelle de sa voix. Se grattant la tête avec un crayon, elle reprit son discours.
— Mes amis, notre immeuble tombe en ruine, le garage est rempli de détritus, nous partageons nos appartements avec des souris. Ça ne peut plus durer. Remettons de l'huile dans le moteur de notre énergie, lançons de grands travaux dans cet immeuble!
Tous ses auditeurs applaudirent, l'un d'eux agita une chaussette pour manifester son enthousiasme. Une autre fit sonner une petite cloche. Le vacarme était à son comble, on se serait cru à une noce. Puis chacun alla faire une sieste pour reprendre des forces avant d'entamer les travaux.
Le petit chat marchait sur le meuble de la salle à manger en se regardant dans le miroir. Il ne vit pas qu’il était arrivé au bout du meuble et tomba sur le sol en entrainant dans sa chute une trousse pleine de stylos et de crayons. Heureusement, ce meuble se trouvait dans le garage du pavillon et le chat, effrayé, put aller se cacher sous la Ferrari, dont le moteur, par bonheur, n’était pas en train de tourner, sinon tout le monde aurait été asphyxié, malgré le bruit séduisant. Au milieu du garage, le linge de la dernière lessive était suspendu à une corde. On pouvait remarquer de nombreuses chaussettes dépareillées… comme d’habitude. Il était midi et la cloche de l’église voisine se mit à égrener les douze coups. Ce n’était pas l’heure des noces. Celles-ci, comme tous les samedis, se dérouleraient vers 15 heures, à l’heure de la sieste en ce mois d’août, où la chaleur était presque insupportable.
Atelier n°9 (à distance)
Proposition n°1 : Haikus
Règles du haiku adapté à la langue française:
- 17 syllabes en trois lignes : 5/7/5.
- Le haïku traditionnel porte sur les saisons, la nature, le temps qui passe...
- On peut aussi utiliser la forme du haiku pour écrire un texte décalé, terre-à-terre, humoristique...
Proposition n°2 : Bouts rimés
On met en commun des paires de rimes.
Chacun écrit un poème avec ces rimes en choisissant la disposition des rimes et le mètre (nombre de pieds par vers).
Proposition n°3 : À partir d’un inducteur
« Dans le noir »
Quelques textes du 9e mercredi
Bouts rimés
Un jour j’aurai un château et une piscine,
Songeait Alberto, allongé dans son grenier
Où il vivait au-dessus d’un escalier,
Attendant le succès en fumant des glycines.
Poète et musicien, il combattait l’écueil
De la rim’ capricieuse et des rifs de guitare,
Des méchants éditeurs, cette band’ de bâtards,
Et des producteurs qui rejetaient ses recueils.
Ô destinée cruelle ! J’en ai plein les mollets,
Gémissait Alberto en mangeant du poulet
Sous le regard envieux de son vieil épagneul.
Mais si ça continue, cette vie de marmite,
Je changerai de voie, je me ferai ermite
Et je partirai vivre avec mon chien aïlleul.
À partir d'un inducteur: "Dans le noir"
Les plombs avaient sauté, comme on disait dans l’temps
Le frigo s’était tu, l’ordi perdait espoir,
Et, avec ou sans plombs elle était dans le noir.
Plus d’électricité, un suspense haletant :
Comment se débrouiller dans un monde si sombre,
Comment envisager la vie sans EDF ?
D’un paquet de bougies elle devint la cheffe
Et dans son studio se déplaça comme une ombre.
Un peu d’obscurité l’aidait à réfléchir,
À retrouver en elle ses peines et plaisirs.
Elle en profita pour prendre une décision :
À la lueur de la bougie il parut clair
Qu’elle allait partir, tout quitter en un éclair,
Abandonner d’un coup son mec et son patron.
Atelier n°8 (à distance)
Proposition n°1 : Traductions antonymiques
Proposition n°2 : Écrire une fable avec morale
Proposition n°3 : Scriptoclip
sapin, photo, souris, lumière, rideau
Quelques textes du 8e mercredi
Texte avec morale
— Tiens, se dit-il, ça tombe bien, je commence à me lasser des œufs, et à force je risque de développer du cholestérol. La grosse Bertha a sans doute laissé ce bœuf à mon intention. Mais quand même, ça me gêne de repartir comme ça sans remercier.
— Mais non, je suis resté exprès pour vous remercier, autant pour le bœuf que pour les œufs, ils étaient vraiment très bons.
Scriptoclip
— Tu veux dire les asticots, répliqua Julien.
Atelier n°7 (à distance)
Proposition n°1 : Inventaire
« Choses qui distraient dans les moments d’ennui. »
(Sei Shônagon, Notes de chevet, écrites au Japon au début du XIe siècle)
Proposition n°2 : Un objet se raconte
- Choisir un objet quotidien, anonyme ou appartenant à une personne connue, ou présent sur un tableau, ou dans un conte...
- L’objet se raconte à la première personne.
Proposition n°3 : À partir de quelques éléments imposés
- deux personnes,
- une enveloppe,
- une gare.
Atelier n°6
Proposition n°1 : Baobab
Écrire un texte saturé en syllabes "si" et "non".
Proposition n°2 : Écrire à partir de 3 phrases
Première phrase :
« Maître Saval, notaire à Vernon, aimait passionnément la musique. »
(Guy de Maupassant, « Une soirée »)
Phrase intermédiaire :
« Cinq jours encore jusqu’à jeudi et je serai au pied du mur. »
(Pierre Lemaître, Cadres noirs)
Dernière phrase :
« Il en cracha de dégoût et entra dans un bistro pour boire le premier café de la liberté. »
(Robert Desnos, Le Vin est tiré)
Proposition n°3 : Description
Évoquer un lieu inquiétant.
Quelques textes du 6e lundi
Baobab en "si" et "non"
À partir de 3 phrases imposées
Ce que ses clients, en revanche ne savaient pas, c’était que cette musique ne venait pas de nulle part. En effet, Maitre Saval depuis longtemps avait voulu devenir compositeur. Malheureusement il ne put jamais acquérir la formation pour ce faire, car son père, notaire, avait prévu que son fils prendrait sa suite lorsque l’heure de la retraite aurait sonné.
Il se soumit à son père mais, dans le plus grand secret il composait une musique que son instinct et sa sensibilité lui dictaient à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Ne connaissant pas la technique musicale, il composait à l’oreille sur une vieille guitare et s’enregistrait pour conserver ses créations.
Cela provoquait en lui un dilemme: vais-je continuer à exercer mon métier ennuyeux et frustrant jusqu’à la mort, ou vais-je enfin décider de faire ce qui me plait quelles qu’en puissent être les conséquences ?
Au fil des années il hésitait mais un jour, c’était un samedi, il décida que le jeudi suivant, il prendrait sa décision définitive. Cinq jours encore jusqu’à jeudi et je serai au pied du mur se dit-il.
Il continua donc à traiter ses dossiers, à recevoir ses clients venant de nombreux horizons et vit les jours passer de plus en plus vite. Le fameux jeudi arriva donc. Il reçut ses clients comme d’habitude et la journée passa.
Le soir, invité par des amis pour fêter un anniversaire, il se rendit dans le restaurant prévu et partagea avec ses amis plusieurs bouteilles de champagne. A minuit, complètement ivre, il prit brusquement conscience qu’il allait devoir prendre sa décision à présent. Procrastinateur invétéré, il dépassa l’heure fatidique, avala encore quelques verres et à une heure du matin, il se rendit compte qu’il n’avait toujours rien décidé.
Se faisant violence, il décida, sans prendre en compte l’aspect pécuniaire de sa décision, d’abandonner son métier de notaire et donc de se diriger vers le métier aléatoire et incertain de musicien amateur et incompétent.
Bien qu’il eût conscience du danger de cette décision, il refusa de remettre en cause cette décision.
Il en parla à son épouse qui lui dit alors : mais de quoi allons nous vivre avec nos rois enfants si tu abandonnes ton boulot qui nous permet, tu l’admettras, de vivre à un bon niveau. Il lui répondit : C’est MA décision.
Elle le quitta quelques jours plus tard avec armes et bagages.
Se retrouvant seul il en cracha de dégoût et entra dans un bistrot pour boire le premier café de la liberté.
Décrire un lieu inquiétant
Atelier n°5
Proposition n°1 : Cadavres exquis
• Cadavre exquis traditionnel :
- Sujet
- Verbe transitif
- COD
- « Petit plus » : lieu, temps, adverbe…
- Pourquoi… ?
- Parce que...
Proposition n°2 : Le sac
1er texte :
Vous avez trouvé un sac (une sacoche, un attaché-case, un sac à dos…). Décrivez ce sac et son contenu.
2e texte :
Chacun prend le texte d'un autre participant. À partir de la description de ce sac, imaginer à qui il appartient.
Proposition n°3 : À partir d’un objet
Quelques textes du 5e lundi
Cadavres exquis
Le marinier gris
a décidé d'épouser
des vers de terre
le jour du 14 juillet, durant le bal.
Le gréviste
s'est endormi
dans l'église, juste devant l'orgue.
Le grand chambellan
fait exploser
prématurément
le petit chaperon rouge.
Pourquoi la vie est-elle longue et courte à la fois?
Parce que le prix du pétrole augmente chaque jour un peu plus.
Pourquoi ma voisine pose-t-elle nue sur son balcon?
Ben, parce que j'ai mis un pull jaune citron.
Pourquoi les éléphants sont-ils gris?
Parce que le pigeon n'est pas futé.
Pourquoi la terre est ronde?
Parce que le chameau ne voit pas plus loin que son ombre.
Pourquoi le petits pois sont verts?
Parce qu'il y a quatre saisons chaque année.
Pourquoi avez-vous mis des chaussures organes?
Parce qu'il faut laisser infuser.
Pourquoi pleure-t-elle?
Parce que les singes en hiver tirent une drôle de gueule.
Pourquoi tant de haine?
Parce qu'il y a trop de voitures sur les pistes cyclables.
Le sac
Bonjour. Je me permets d’afficher ce papier sur le tronc de ce vieux platane à deux mètres à peine du banc sur lequel j’ai oublié ma trousse de toilette.
Je me présente : Cunégonde, femme à barbe au chômage. Après avoir perdu mon travail, n’étant plus rentable pour mon employeur, je n’ai jamais réussi à retrouver un emploi. Sans aucune ressource, je suis devenue SDF. En changeant de banc cette nuit à la suite d’une descente de police, j’ai égaré ma trousse de toilette.
J’exerce quelquefois le métier de prostituée. Dans cette trousse il y a deux types d’objets que je souhaiterais récupérer : deux préservatifs qui sont en quelque sorte des outils de travail, et une carte de visite qui appartient à un personnage connu dont je ne voudrais pas que le nom puisse être utilisé contre lui et qui est mon principal client.
Je prie donc la personne qui a trouvé cette trousse de la reposer sur le banc cette nuit à minuit pile et d’oublier son contenu.
Je remercie cette gentille personne chaleureusement.
À partir d'un objet
Quelques textes du 5e mercredi
Cadavres exquis
Le ouistiti
réunit
la grosse pomme
avec beaucoup de joie.
Le thé à la menthe
avala
le sapin de Noël
non sans avoir longuement hésité.
La piscine municipale
actionna
la fleur au fusil
royalement.
Le président
répète sans cesse
un champignon
de manière chaloupée.
Pourquoi le bodybuilding est-il à la mode avenue Arnold Netter?
Parce qu'il n'y avait pas d'autres solution sinon c'était risqué!
Pourquoi le train siffle-t-il?
Parce que ton pessimisme est contagieux.
Pourquoi ne veux-tu pas manger tes brocolis?
Parce que l'allergie au pollen est de plus en plus répandue en ville.
Pourquoi les enfants pleurent-ils toujours dans les trains?
Parce que nous fêtons la nouvelle année.
Pourquoi le chat de Jules a-t-il mangé la souris de Marcel?
Parce qu'il y a de l'huile de palme dans le Nutella.
Pourquoi le chèvre de Monsieur Seguin avait-elle cassé la corde?
Parce que l'amour dure trois ans.
Pourquoi l'homme ne peut-il cesser de se battre?
Parce que nous sommes samedi et c'est jour de piscine.
Le sac
Sous l’escalier du hall d’entrée de mon immeuble, quelqu’un avait déposé un sac.