Atelier d'écriture

L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.

Quelques textes du 9e atelier


Jeu du verbe à l'infinitif


Dormir sus ses deux oreilles 
C'est tire béatement 
C'est aussi décorer son salon 
C'est encore sauter à cloche-pied C'est enfin tapisser un mur.

Manger sans appétit 
C'est reconstruire le monde 
C'est aussi planter des clous 
C'est encore sauter dans les flaques d'eau
C'est enfin ruminer béatement. 

Dormir sur le canapé 
C'est déchiffrer un papyrus 
C'est aussi bailler bruyamment 
C'est encore détruire une maison
C'est enfin se lancer des fleurs.

 

Inducteur : "Le vent l'a emporté(e)"


Le vent l'a emporté contre un arbre. Inconscient, l'homme avait donc perdu connaissance mais il a repris connaissance grâce à un chien errant. Au fil des jours, le chien venait lui donner à manger. Ensuite, le chien s'absenta, un loup arriva par surprise puis dévora l'homme impuissant.

Anne-Prisilla

Il était mince, il était beau, il ne sentait pas le sable chaud mais l'eau de cologne Armani; il m'a séduite en un regard. Notre amour était pur comme le cristal et impur comme le péché, j'étais ravie, en extase, libérée de toute contrainte, je flottais dans un ciel de bonheur.
Et puis il m'a quittée, d'un mot griffonné sur un morceau de papier laissé sur la table. Je suis restée seule, le corps immobilisé comme après un coup, mon cerveau à l'arrêt. Seule, regardant s'envoler comme des confettis les mots d'amour, les promesses, les espoirs. J'ai ouvert la fenêtre, le vent s'est engouffré dans ma chambre et son image aussi s'est envolée ; son corps, son visage, sa voix, toute sa personne a disparu dans le morceau de ciel entre les immeubles. Alors j'ai lâché le papier qui portait ses mots, et lui aussi, le vent l'a emporté. 

Vanessa